Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 21]

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FAITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE 4° qui forment l'objet principal de cette 3. partie. En effet, notre massif circulaire paraît terminé de plusieurs côtés par des failles qui séparent seules les roches primitives des couches secondaires qui se trouvent à la même hauteur. Depuis le vallon de Beauvoisin , qui conduit de Val.

Louise et d'Entraigues , vers le col du Haut-Idartin,

et Champoleon , jusqu'au Casset, le gneiss sort immédiatement de dessous le système à nummulites, dépendant de la formation de la craie, d'une manière qui suppose souvent que, dans la profondeur, les roches primitives coupent les couches du terrain jurassique sur lequel le terrain crétin é repose dans toute la contrée, présentant ainsi , par rapport à elles, sur de irès-grandes

longueurs, la même disposition que la masse d'un

filon, par rapport à l'une des parois de roches dans lesquelles il est encaissé; la production de ces failles est évidem men t en rapport avec certains,

gisemens où l'on voit, avec autant d'évidence'que de surprise, les roches dites primitives s'engager dans les roches de sédiment ou même les recouvri r.

Le ,vallon de Beauvoisin se trouve, dans une grande partie de sa longueur, sur la limite des masses primitives et des couches secondaires, les plus récentes de la contrée. Le fond du vallon comme je l'ai dit plus haut, est creusé dans un gneiss à élément faliacé vert et talqueux , passant une roche feldspathique verte. Sur son flanc nord-ouest, le gneiss n'est pas recouvert et forme. des cimes déchiquetées d'une grande hauteur ; mais sur son flanc sud-est il ne s'élève qu'à quel-, ques centaines de mètres au-dessus des eaux du torrent, et il est alors recouvert immédiatement

DES MONTAGNES DE L'OISANS.

4.

par un système très-épais de couches secondaires,, qui, par la constance de leur faible épaisseur, par leur régularité , et par la manière uniforme dont elles se présentent clans les escarpemens, rappellent coniplétement celles des cimes qui dominent Barcelonette et Embrun, celles des Diablerets et du montPilate, en Suisse. Ce système de couches, se présente ici avec une très-grande puissance, et forme les pointes de l'Aiglière et de Clouzis, qui

portent des glaciers sur leur pente nord-ouest, qui descend vers le vallon de Beauvoisin. Ces, glaciers, les avalanches et les torrens font tomber en grande quantité dans ce même vallon des fragmens des couches secondaires dont je viens de par-ler. On y remarque principalement un grès quart-

zeux verdâtre, contenant un grand nombre de

petites parties feldspathiques blanches, du schiste argilo-calcaire noir et du calcaire compacte d'un

gris noirâtre, présentant quelques points spathiques, et des petits filons de chaux carbonatée.Les fragmens de grès dominent beaucoup, tant par. leur nombre que par leur grosseur, ce qui résulte naturellement de ce que le grès, plus solide, se. con-.

serve mieux dans le transport. Il est toutefois &i-. dent que dans les couches en question le calcaire est peu abondant, et que le grès et l'argile schisteuse noire dominent beaucoup. En cela les cou-

ches qui. forment les escarpemens en question s'éloisrnent légèrement des couches un peu plus récentes de la même série qui forment les environs, immédiats de Val-Louise. On trouve dans ces der-

nières une grande quantité de nummulites qui. m'ont servi à les identifier complétement avec les couches du département des Basses-Alpes, qui sont pétries des mêmes fossiles, et qui me paraissent