Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 16]

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FAITS POUII 5E111,1 il A L HISTOME

rieur, et dans tout l'espace 'qu'elle embrasse espace dans lequel le gneiss peu étendu ne m'a paru présenter aucune disposition générale régu-

lière. Il n'en est pas de même sur le penchant extérieur. Là , comme je l'ai indiqué ci-dessus avec quelque détail, on le voit presque constam-

ment plonger vers l'extérieur pour s'enfoncer sous les masses secondaires qui entourent le groupe primitif. On donnerait une idée assez exacte de la disposition des roches sur presque tout le pourtour du système, en disant que, pris dans son ensemble, il présente quelque chose qui rappelle la forme d'une fleur à moitié éclose, dont les étamines sont représentées par des niasses granitiques non stratifiées et des lambeaux irrégulièrement disloqués de gneiss , et dont la corolle, entr'ouverte, est figurée par les couches de gneiss qui, sur presque toute la circonférence du groupe, s'appuient sur les masses granitiques de l'intérieur, pour s'enfoncer sous les dépôts secondaires, relevées à l'entour en forme de calice. M. de

Buch a déjà employé la même comparaison pour

donner une idée de la forme d'un groupe de

montagnes, auquel elle s'applique encore mieux, attendu qu'on voit paraître au centre, à la place du pistil , une niasse de porphyre noir qui a. été l'agent du soulèvement.

Le mont Pelvoux forme pour ainsi dire le pétale le plus développé de la fleur. Il atteint la plus grande hauteur , tant à cause de sa grandeur propre que par suite d'une inclinaison sensible de tout l'ensemble du système vers l'ouest-nordouest, c'est-à-dire dans la direction dans laquelle les eaux du torrent de Saint-Christophe s'écoulent vers le bourg d'Oisans.

»ES MONTAGNES nt n'oitsAus.

Le petit hameau de la Bérarde, couvert de neige sept mois de l'année, occupe le centre de ce cirque

immense, à l'entrée duquel se trouve le village de Saint-Christophe. Ses bords élevés de 3 à 4.000 mètres , présentent un circuit de 6 myriamètres

ou12 lieues, et embrassent un espace de myriamètres ou 4 lieues de diamètre. La connexion qui existe entre la disposition des couches de la ceinture extérieure de gneiss et la forme des cimes qu'elles composent, imontre que ces cimes n'ont subi , depuis qu'elles existent, que de faibles dégradations. L'intérieur du cirque (le la Bérarde n'a évidemment pu subir lui-même que des dégradations du même ordre; il n'a donc pu être creusé par Faction érosive des eaux. Cette action n'a pu que modifier légèrement quelques parties de sa forme, dont les traits généraux datent évidemment de l'époque de la dislocation des couches alpines. On donnerait sans doute une idée assez exacte de la forme du système que nous considérons, en disant qu'elle est la même que celle que présentent beaucoup de cratères de volcans ébréchés d'un côté. Toutefois j'ai déjà fait remarquer que le gneiss, n'ayant jainaisformé de coulées, ce rapprochement ne pourrait conduire qu'à des idées fausses sur l'origine de cette forme remarquable. Mais si la forme que j'ai signalée rappelle jusqu'à .un certain point le cratère d'un volcan, elle rappelle mieux encore la forme de ces dépressions plus ou moins régulières, que, dans des contrées volcaniques, M. de Buch a nommées cratères de soulèvement , et que, dans des pays calcaires , M. Buelda n d a nominées vallées delé-