Annales des Mines (1832, série 3, volume 3) [Image 224]

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SIJI1 L'AFFINAGE DE LA FONTE

par une addition plus ou moins grande de minerai

calcaire ou de matières propres à avancer l'affinage.

Dans raffinage, la fonte est en contact immédiat avec le combustible; une grande partie de ce dernier, surtout pendant l'affinage proprement dit, brûle au-dessus du bain de métal, sans être utilisée. Cette circonstance rend surtout cette méthode extrêmement dispendieuse et défectueuse. Un ouvrier habile sait diminuer beaucoup la consommation en coke en jetant, aux différentes époques de l'opération , quelques sceaux d'eau sur le devant et le derrière du foyer où se trouve une assez grande quantité de combustible en ignition. Ce moyen ralentit la combustion qui devenait inutile à raffinage, concentre la chaleur dans le foyer, enlève au coke une grande quantité du soufre qu'il renferme, et rend l le travail dans le fourneau moins pénible aux ouvriers, à mesure que le dégagement de chaleur à l'extérieur diminue. Pour obtenir un travail normal dans les fineries il faut, autant que possible ,ne jamais passer une seule qualité de fonte. C'est une chose cligne de remarque, que des fontes, qui présenteraient isolément des difficultés de travail aux tineries , s'affinent au contraire beaucoup plus vite et sans difficulté par un mélange convenable de chacune d'elles; il nous paraît probable que, dans le cas d'un mélange, il se fait, pendant l'affinage, des réactions simples, et peut-être même multiples, entre les divers composés que forme le fer avec les

Substances qui l'accompagnent , dans chaque qualité de fonte. Ce genre de réactions chimiques , peut être mis à profit clans d'autres

449 Opérations métallurgiques, et notamment dans I)All LA MÉTHODE ANGLAISE.

le puddlage, où il est très-probable que l'on en

retirerait des avantages pour la facilité du travail. Le chargement de la fonte étant une des par- ,Du argetnent. tics de r opération de r affinage anglai , la plus cus délicate, nous allons entrer dans quelques détails sur ce sujet. Si la profondeur du foyer demeurait toujours la même pendant chaque opération d'un roulement considérable, le chargement ne présenterait

aucune difficulté, et il pourrait être constant, une fois que l'on aurait donné des dispositions

convenables à la finerie, pour passer une qualité de fonte déterminée. Mais, malheureusement, il n'en est pas ainsi dans le travail ordinaire; car, quelle que soit rat-

tention des fineurs, tantôt le creuset (ou bottom) se hausse parla solidification d'une partie de la fonte trop affinée, tantôt il baisse par la fusion lente des matériaux qui le composent. Les ouvriers doi-

vent étudier les variations du foyer et mettre telle ou telle quantité de fonte à chaque opération, suivant qu'il s'élève ou s'abaisse.

Chaque fois que l'on met une finerie en feu, quelle que soit la nature dela fonte ,il faut procéder par petites charges jusqu'à ce que le foyer soit bien échauffé, autrement le creuset se remplirait de fonte affinée qui nécessiterait la mise hors. A la première coulée, il faut ajouter beaucoup d'anciennes scories qui fondent promptement, et échauffent le fourneau d'affinage. Malgré cette précaution, le fond du foyer se recouvre toujours d'une couche de fonte de i pouce d'épaisseur, que

le creuset, trop froid, a solidifié. Cette fonte s'enlève, dans les opérations subséquentes, à me29' Tome III, 1833.