Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 205]

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DES PUITS FORÉS.

SUR LE PERCEMENT

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Y. M. PAULIN FAREL , à Montpellier.

Un extrait du journal de neuf sondages de puits artésiens exécutés dans le département de l'Héradt en 1829 , par M. Farel, de Montpellier, a été adressé à la Société royale et centrale d'agriculture. Si les opérations de M. Farel n'ont pas été couronnées d'un plein succès; s'il n'a lias encore obtenu de fontaines jaillissantes au dessus de la surface du sol, ainsi que l'exigeait votre programme, plusieurs de ces puits forés ont cependant produit des résultats trop avantageux pour que nous ne vous les fassions" pas connaître : nous vous ferons même observer que les détails que renferment ses notices sont d'un intérêt majeur pour la connaissance des terrains

qu'auront à l'avenir à traverser ceux qui vou-

dront percer des puits artésiens dans les mêmes localités, et que ces notices seront pour les géologues d'un intérêt plus puissant encore, par les soins que M. Marcelde Serres a:particulièrement

apportés dans l'étude et la reconnaissance de tous les échantillons de ces terrains qui lui ont été soumis.

Dans son premier sondage, poussé jusqu'à 39111,55 de profondeur, dans son jardin à Montpellier, au faubourg Boutannet, si connu par les nombreux fossiles qu'on y a découverts, M. Farel a 'traversé un système de couches de sables et de marnes argilo-sableuses plus ou moins dures, grises, jaunes et vertes. A cette profondeur de 39m,55 , on trouve

une nappe d'eau qui est remontée à 4in,6o

dessous de la surface : une pompe, manoeuvrée par trois hommes, n'a pu en faire baisser le niveau.

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Le thermomètre, descendu au fond du sondage, a marqué 15 degrés centigrades.-

. Ce sondage, fait en vingt jours et tubé en tuyaux de bois, a coûté 336 francs, les outils non compris.

Un second sondage a été fait chez M. Deshours, à Montpellier, sur la route de Castelnau, dans des terrains analogues, à iom,66 de profondeur. On a traversé une nappe d'eau stationnaire, et l'on est descendu jusqu'à 67 mètres sans

en trouver d'autre. Ce sondage a présenté de très grandes difficultés. La dépense a été de 800 francs environ. Un troisième sondage a été fait à Celleneuve , près de Montpellier, dans un terrain qui appar-

tient au diluvium ou alluvium du terrain marin supérieur. A 8 mètres 16 centimètres, il a indiqué une nappe d'eau sur laquelle on est resté. Un. quatrième sondage a été exécuté clans la fabrique de produits chimiques de MM. Berard, dans une formation de marnes marines, alternant avec des sables plus ou moins argileux et des marnes argil o calcaires fluviatiles.

Quoique ce percement ait été suspendu à la profondeur de 96'46, sans avoir obtenu d'eaux jaillissantes, MM. Berard n'ont cependant pas perdu l'espoir d'en avoir. Un cinquième sondage a été fait à Gi,9,-ean , chez M. Mestre, chargé des relais des diligences et menacé de perdre cette entreprise par suite du manque- d'eau dans son établissement. A 37 mètres de profondeur, l'eau a jailli avec impétuosité jusqu'à r mètre au dessous du sol. Ce puits n'a pas été tubé, et il y a lieu de penser que les eaux auraient jailli au dessus de la sur-