Annales des Mines (1828, série 2, volume 4) [Image 99]

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DES ENVIRONS D'OLOT. VOLCA.NS ÉTEINTS

A Alcira, deux fontaines donnèrent de l'eau puante et de couleur de cendre. » ..

Un écrit authentique, conservé à l'hôtel de

ville d'Olot , s'exprime en ces termes « En 1421, trots bouches de feu ( bocas de fuego ) s'ouvrirent dans le bois de Tosca pendant la nuit et s'éteignirent immédiatement. » D'après un ancien manuscrit en langue cata-

lane, appartenant au comteSarriera de Gerona, les derniers tremblemens de terre eurent lieu le 15 mai 1427 et le 2 février 1428. Le premier ravagea les villes d'Olot, de Castel follit, de Ridaure ,

de Santapau de Mallol ; il ne laissa pas subsister une seule maison du village de Bas. Le second fut encore plus étendu ; il détruisit une seconde fois Castelfollit , Olot, et tout ce qui était dans la vallée de Biagna; il renversa la Réai, Camprodon , Puycerda et beaucoup de villages. Enfin, on trouve dans le livre des Priviléges de la ville d' Olot, page 35, une concession du roi D. Alonzo, datée du 3o septembre 1427, où il est dit que la ville d'Olot ayant été ruinée et com-

plétement détruite par trois terribles tremblemens de terre, le roi donne permission à ses habitans de la reconstruire sur son ancien territoire ou sur tout autre qui leur plaira. Plusieurs faits matériels viennent à l'appui de ces documens historiques : ce sont des vestiges d'anciennes constructions trouvés sons le sol actuel de la ville d'Olot, et une inscription latine mise au-dessus de la porte d'une maison dite la casa de Germa, qui fut épargnée par le dernier tremblement de terre; cette inscription est conçue en ces termes : « Mansi, remansi super vete-

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rem villam. » Olot est donc construit sur remplacement de l'ancienne ville. Les villes détruites, telles qu'Amer, Castelfol-

lit, etc., ont été rebâties ; on ne cite qu'une seule exception, elle est bien douteuse. Plusieurs auteurs prétendent qu'à la place du bois de Tosca il existait autrefois une ville, grande et puissante,à nommée Basea, qui fut entièrement renversée une époque qu'ils ne fixent pas. D'après les documens cités, on ne peut douter que le nord de la Catalogne n'ait éprouvé de fortes commotions dans un temps assez rapproché

du nôtre ; mais on ne connaît rien qui fasse croire à des coulées plus modernes que celles fait

des autres volcans de la même classe : aucun ne l'indique , aucun auteur ancien n'en parle ; il est bien plus naturel d'admettre que les volcans des environs d'Olot ont brûlé à des époques qui, toutes , sont antérieures à celles dont il est parlé dans l'histoire. On pourrait cependant supposer deux époques d'éruption en voyant des laves poreuses et des laves très-compactes, sonores, dures à la manière des basaltes et contenant, comme ceuxci, de petits noyaux de péridot olivine ; ces dernières, dé-

signées dans le pays sous le nom de piedra-ferrat, à cause de leur dureté et de leur couleur grise analogue à celle du fer, ne se voient: qu'a la partie inférieure des coulées et forment quelquefois des escarpemens sur le bord des rivières. en Leurs caractères minéralogiques et la division parfois qu'elles présentent prismes verticaux d'une manière très-remarquable ( Castelfollit ) les ont fait prendre pour des basaltes; elles se-