Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 302]

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SUll LA dOLOCIE

-citerai parmi les coquilles- qu'on y trouve, des Ténus des plan ulites, des ammonites, des bélemnues, des, sabots , des turritelles, de4 en troques , des baculites , et rarement des peignes. Elles sont si bien conservées, qu'elles semblent sortir de la mer; quelques-unes sont enduites d'une couche

très-mince de fer sulfuré, qui leur donne un

aspect bronzé fort agréable à la vue. On trouve enfin de très-gros rognons irrégulièrement arrondis, d'une marne compacte, fragile, dont l'intérieur présente des fentes qui ont jusqu'à 5 centimètres de largeur, tapissées et. souvent remplies de cristaux de strontiane sulfatée., d'une couleur blanche ou légèrement bleue céleste (t Après avoir observé ces rognons situés dans les mêmes on ne sait ce qui doit le plus étonner, oumarnes' de la forme régulière et constante des premiers , ou de l'abondance des coquilles variées, en quelque -sorte nichées exclusivement dans les seconds, ou, enfin, de l'existence de cristaux très-purs, de sulfate de strontiane air milieu des derniers, dont la masse ne semble contenir aucune des parties constituantes de ce sel. (i) La strontiane sulfatée en masses cristallines, assez. volumineuses, à lame fort étendue, mais extrêmement fragile, et d'un blanc sale, plus ou moins bleuâtre, parait appartenir à la formation des masses inférieures du calcaire oolithique, et se trouve assez ordinairement ou dans des cavités du calcaire ou dans des cavités de grosses coquilles, telles que les ammonites. L'analyse qu'en a faite M. Berthier, a constaté la nature de cette substance. Je l'ai vue absolument dans la même position tapissant les cavités de très-grosses ammonites dans le lit de

rErgoltz, près Liestal, aux environs de Basic, accompagnée de bélernnites et d'une coquille qui paraît être le lima antiquota de Sowerby. A. B.

DE LONS-LE-SAUN1ER.

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L'explication de ces faits est encore aujourd'hui un problème, dont la solution serait fort intéressante. Au-dessus du banc très-coquiller, les marnes deviennent bitumineuses, et contiennent une innombrable quantité de petites bivalves plates, de la largeur d'une lentille, qu'on ne distingue que par l'empreinte de leurs stries transversales, presque circulaires. L action de l'air divise d'abord ces marnes en feuillets minces, semblables à la plus belle ardoise, et les réduit ensuite en poussière. Outre ces coquilles, pour ainsi dire microscopiques, on aperçoit encore sur les feuillets .des empreintes d'ammonites et de planulites trèsplats,qu elques petites entroques et des baculites.

Au milieu de ces marnes bitumineuses, il existe des bancs tenaces de 12 à 24 centimètres d'épaisseur, qui renferment des petites veines de bitume noir et brun, divisées rectangulairement par des cloisons spathiques blanches très-fines; la roche elle - même est imprégnée d'une grande quantité

de bitume; on y reconnaît des empreintes de larges planulites , des anomies, une bivalve

triangulaire, mince et fragile, et plusieurs autres genres de coquilles aussi difficiles à déterminer que celle-ci. J'ai reconnu une hauteur de plus de 20 mètres de ces marnes bitumineuses feuilletées, et je n'ai pas aperçu leur limite supérieure, ce qui prouve qu'elles sont encore plus étendues. Des marnes sans bitume leur succèdent, et s'élèvent jusqu'aux premiers bancs d'oolithes ; elles sont imparfaitement schisteuses et en grande partie terreuses; elles renferment à leur sommet