Annales des Mines (1830, série 2, volume 7) [Image 245]

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INFLUENCE DU COKE

DANS LE TRAITEMENT DES MINÉE. DE PLOMB. 467

la matte, et même dans celle-ci on remarqué que le plomb sulfuré y est souvent simplement disséminé , preuve qu'il n'y a qu'une très faible affinité entre ce sulfure et celui de fer.

J'ai cherché à confirmer les explications précédentes en brasquant trois creusets, l'un avec

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Ainsi , le gain obtenu sur les litharges et les schlichs grillés par l'emploi du coke ne serait pas réel, puisqu'il dépendrait uniquement du

soufre qui entre en combinaison ; mais, au moins, il n'y a eu de perte que pour les cokes excessivement sulfureux, tels que celui de Brassac. On con-

çoit d'ailleurs bien que, dans l'application à la pratique, il ne faudrait pas s'en tenir rigoureusement à ces résultats, qui peuvent être influencés

bien autrement par l'action des masses qui opèrent dans les fourneaux.

Les expériences faites sur le phosphate ont offert une anomalie apparente relativement aux autres oxides : ceci tient à ce qu'on a percé le culot avec sa scorie, qui était remplie de grenailles; et comme, d'après les expériences de M. Berthier, il est constaté que le phosphate de plomb est très difficile à réduire complétement au creuset brasqué, on a dû obtenir des culots d'autant plus pesans que la scorie renfermait davantage de phosphate non réduit. Or, dans les creusets

brasqués de coke, la réduction est bien plus énergique que dans ceux de charbon de bois, à cause de l'action du soufre; il en est aussi résulté

que les culots ont offert une perte en poids

d'autant plus grande qu'il y avait plus de soufre présent. La loi est assez régulière jusqu'aux résultats (C) et (D) , où les culots étaient tellement infiltrés de brasque, qu'on n'a pu obtenir aucune exactitude dans les résultats.

du charbon de bois pur; dans le poussier que j'em-

ployai pour le second, je mêlai une dose de pyrite calcinée; et dans le troisième, deux doses pareilles. J'introduisis dans chacun 3og. de litharge jaune, et j'obtins les résultats suivans: Charbon pur. . 88,66 Charbon avec une dose de pyrite. 83,00 Charbon avec deux doses de pyrite. 77,16

pour Io°.

Ici, je me suis trouvé de prime.abord dans le cas du coke de Brassac, en ce que les mélanges étant très sulfureux, la vaporisation a été de suite très forte. On remarquera sans doute que ces expériences ont une grande analogie avec celles que Descortils nous a laissées sur l'action de diverses substances gazeuses sur la galène ; mais, dans les fourneaux à manche, outre la perte que l'on éprouve par cette vaporisation , il arrive un autre inconvénient, qui n'a pas lieu au creuset brasqué , c'est que, par la combustion du coke, la pyrite amenée au moins à l'état .de sous-sulfure devient libre, et s'unissant alors au sulfure de plomb, l'entraîne sous forme de matte et occasione par là de nouvelles pertes. S'il est donc si nécessaire de choisir un combustible exempt, autant que possible, de sulfure de fer, par la même raison il faut que le minérai, de son côté, soit aussi débarrassé de ses pyrites, blendes et surtout du sulfate de baryte , comme cela arrive à Tarnowitz, où le minerai est d'une pureté extraordinaire, par suite de la facilité de