Annales des Mines (1829, série 2, volume 6) [Image 172]

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LETTRE

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se trouvent dans les diverses superpositions du terrain tertiaire sur , le secondaire, ou de celuici sur le primitif. Ainsi, la première condition pour obtenir le succès d'un puits foré est donc l'existence de quelques unes de ces superpositions ; mais le

succès est cependant encore subordonné, ou plutôt dépend de l'état dans lequel se trouvent ces superpositions; les vallées qui les ont ou-

vertes et déchirées pouvant , dans leur profon-. (leur, donner souterrainement des issues plus ou moins libres ou plus ou moins faciles à l'épanchement de ces nappes d'eau , ainsi qu'on le voit assez fréquemment dans les années de grande sécheresse, en parcourant le lit des fleuves et des rivières lors de leurs basses eaux. D'après ces principes, amplement développés dans les Considérations géologiques et physique- s SVP le jaillissement des sources et fontaines arti-

ficielles (1), je crois qu'avant de vouloir rien entreprendre , les Autorités de la ville de Lyon

auraient dû faire examiner avec le plus grand soin le degré de probabilité du succès des puits forés projetés sur la place de Bellecour.

Pour moi, je le dis à regret, je crains bien

qu'on n'obtienne aucun succès, et je crois qu'il est de mon devoir de faire connaître à cet égard mon opinion à l'Académie, afin qu'elle la fasse examiner, ou que , si elle l'approuve, elle la transmette à qui de droit, pour arrêter ces essais, qui ne peuvent être qu'infructueux. La constitution géologique des environs de Lyon ne présente aucune superposition qui pro)

Voyez la note placée à la fin de cette Lettre, p. 32.7.

SUR, LES PUITS FORÉS.

mette des eaux ascendantes ou jaillissantes , voici tes motifs malheureusement trop fondés de mon opinion. Les montagnes de Fourvières et de la Chartreuse sont, comme je l'ai (lit en commençant de terrain primitif : le granit en forme la base ensuite on trouve des gneiss composés de quartz blanc et de mica; puis, et vers le nord, des roches micacées argilo-schisteuses recot ivrent les gneiss, comme on le voit à Ille-Barbe. Enfin ce n'est que

vers le Couzon, à plus d'un myriainètre au nord de Lyon , que se montrent le calcaire et ses superpositions. An dessus de la Chartreuse, en montant vers

la Croix-Rousse, on trouve sur le terrain primitif une formation iegileuse -plus - ou moins sableuse, qui est le commencement de la grande déposition (l'argile de la Bresse. Il existe bien , dans cette formation , des nappes d'eau souterraines; elles y forment même des sources naturelles, partout oû elles trouvent de libres et faciles épanchemens dans les déchirures plus ou moins profondes des pentes des montagnes; mais,

par cette même raison, ces nappes d'eau ne

pourront jamais donner des sources jaillissantes au dessus de la surface de la terre, dans les puits forés qu'on voudrait y établir.

Quant à la partie inférieure de la ville, mi

plutôt à la ville même de Lyon, construite sur le Delta (l'entre Rhône et Saône, elle offre encore moins de chances de succès. En effet, le grand atterrissement de sable et de galets de l'effluve des Alpes , qui recouvre le

terrain primitif, ne peut donner que des eaux d'infiltration provenant soit de pluie , soit de