Annales des Mines (1829, série 2, volume 5) [Image 11]

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GROTTES D'ECHENOZ

que celui dans lequel la grotte est creusée, et do calcaire oolithique à pâte crayeuse, semblable à celui qui constitue plusieurs roches du voisinage; 3°. de cailloux de formes diverses, mais tous arrondis, dont la grosseur n'excède pas communément celle du poing et qui sont composés d'un'

calcaire siliceux, de couleur rougeâtre, ayant une cassure raboteuse : ces cailloux, qu'on nomme

chadles et qui sont recherchés, à cause de leur dureté, pour l'entretien des routes, se trouvent en grand nombre dans le terrain (l'atterrissement dont est formé le sol de beaucoup de plaines et de vallons du département de la Haute-Saône, et on les rencontre non seulement sur les revers, mais encore sur les plateaux des plus hautes montagnes calcaires : ils sont fort remarquables, en ce

qu'ils renferment dans leur intérieur des pétrifications siliceuses d'écrevisses, d'oursins, d'encri-

nites et de plusieurs autres animaux marins

dont les analogues existent dans le terrain jurassique; on les voit en place dans les marnes du

troisième étage de ce terrain, où, selon toute apparence, ils ont été formés à la manière des concrétions par une sorte d'attraction moléculaire, qui a groupé le calcaire siliceux autour du noyau de silice qui a empâté et pétrifié les êtres organiques, et c'est sans doute la catastrophe à laquelle est chi le sol diluvial , qui les a isolés de leur gisement primitif et les a réunis aux autres débris des terrains anciens dont il est composé. Le sol de la grotte est immédiatement recouvert d'une couche d'argile rougeâtre, épaisse de quelques centimètres seulemetir; et c'est immédiatement au dessus de cette argile que se trouvent les ossemenS pêle mêle avec la pierraille, sur une

DE POUVENT.

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hauteur, qui varie de 5 .à 24 .centimètres ( a à g pouces ). M. le baron Cuvier, à qui j'ai adressé les ossemens provenant de mes fouilles, a eu l'extrême complaisance de les examiner et de me faire con-

naître à quels genres d'animaux ils ont appartenu. Il résulte de la détermination qu'il a bien voulu faire, que j'ai trouvé dans la grotte de Fouvent : C. une extrémité de mâchoire inférieure, quatre dents et deux portions de bassin d'éléphant; 2°. deux dents molaires., l'une supérieure phant; et l'autre inférieure , un métatarsien interne droit et une portion d'humérus de rhinocéros ; 50.' une dent molaire supérieure, une portion de cubitus, un radius et deux métacarpiens d'hyène ; 40. plu-,

sieurs dents canines et incisives d'ours. (ursus spelceus); 5°. six dents molaires et une portion

d'humérus de cheval ; 6°. une dent molaire supérieure, deux portions, l'une supérieure et l'autre inférieure du métatarsien, et une portion de tibia

gaucho de boeuf; 7"). enfin une portion de mâchoire inférieure portant deux dents molaires de lion. Les cinq, premiers genres étaient connus:par

les fouilles faites en i 800 ; mais on n'avait pas encore recueilli d'ossemens. de boeuf et de lion. Le gisement de ces ossemens est bien différent de celui des. ossemens trouvés dans les grottes, d'Osselles, d'Echenoz et autres du même genre. Dans celles-ci, en effet, le dépôt diluvien ossifère ne recouvre le sol que sur une faible épaisseur, tandis qu'à Fouvent il remplit entièrement la grotte, et serait une véritable brèche osseuse si ses diverses parties étaient unies par un ciment. Il paraît hors de doute, d'après cela, que les animaux auxquels ont appartenu ces os-