Statistique de l'industrie minérale et des appareils à vapeur (1895) [Image 39]

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| (56) |tementaux réglementant l'exploitation des carrières, en exécution de la loi du 27 juillet 1880. En effet, par une disposition que contient cette loi, et comme corollaire des dispositions à prendre pour assurer la sécurité des ateliers, la loi du 2 novembre 1892 impose au chef d'entreprise l'obligation d'adresser au maire de la commune, dans les quarante-huit-heures, la déclaration de tout accident ayant occasionné une blessure à u ou plusieurs ouvriers dans les usines, manufactures, mines, minières et carrières, ect. |En principe, d'après les instructions de l'Administration des mines, cette statistique devrait comprendre tous les blessés qui ont subi plus de vingt jours d'incapacité de travail. Mais en fait, excepté pour les accidents de grisou, ce ne sont guère que les morts et les ouvriers grièvement blessés qui figurent dans la statistique des accidents des mines. |L'enquête spéciale rétrospective à laquelle le service de la statistique a procédé pour connaître tous les accidents survenus dans les houillères en 1885, 1886, 1887, enquête dont il a été rendu compte dans la statistique concernant l'année 1887, a fait connaître que, dans cette branche d'industrie, lorsque le grisou n'occasionne pas de catastrophe exceptionnelle, l'on compte en moyenne, pour 1 tué, 21 blessés ayant subi plus de 20 jours d'incapacité de travail, parmi lesquels, il est vrai, 2 à 3 seulement sont blessés assez grièvement pour subir un chômage de plus de 3 mois. |Il en est probablement de même dans les mines autres que celles de combustible. |Ainsi le nombre des blessés ayant éprouvé plus de 20 jours d'incapacité de travail est vraisemblablement trois ou quatre fois plus élevé que ne l'indique le tableau suivant, d'après lequel la proportion des blessés signalés dans les mines de tout genre ressort à 5.6 seulement pour 1 mort (999 ouvriers blessés contre 179 tués). Il est bon d'avoir ces données statistiques présentes à l'esprit, avant d'aborder la lecture de ce chapitre. L'enquête spéciale n'ayant pas été renouvelée, les chiffres relatifs aux blessés ne sont fournis, pour 1895, qu'à titre d'indication accessoire, et c'est surtout du nombre annuel des morts qu'on s'occupera dans l'analyse suivante, ainsi qu'on la fait d'ailleurs dans les volumes précédents. |La même observation s'applique à la statistique des accidents de carrières. | |Résumé général des accidents. - Le tableau ci-après indique, en regard de la nature des exploitations : |1° Le nombre des ouvriers qui ont été employés soit au fond, soit à la surface ; |2° Le nombre des accidents signalés et celui des victimes correspondantes. |Les minières de fer sont réunies aux carrières soit souterraines, soit à ciel ouvert, à cause de l'analogie des procédés d'exploitation. Quant aux tourbières, elles ne | | | (57) |figurent pas sur le tableau, non plus que sur les états statistiques n° 18 ; aucun accident n'a été constaté sur ces exploitations à ciel ouvert depuis nombre d'années. | |[tableau] | |On a relevé 43 accidents de plus qu'en 1894, et l'on compte 34 morts et 60 blessés de plus. L'accroissement est surtout sensible dans les mines de charbon, où l'on a constaté 51 accidents, 50 tués et 35 blessés de plus qu'en 1894. Cette augmentation du nombre des victimes provient principalement de la catastrophe de Blanzy, dont il est question ci-après. Par contre, dans les carrières à ciel ouvert, il y a eu 23 tués de moins. |Les accidents entraînant d'un seul coup un grand nombre de tués ou de blessés sont particulièrement intéressants à relever. |Un accident de ce genre est arrivé dans le département de Saône-et-Loire, aux mines de Monceau de la concession de Blanzy. Une explosion occasionnée par la combustion spontanée des produits de la distillation de la houille au contact de la flemme d'un incendie a tué 28 ouvriers et en a blessé grièvement 8 autres. |Un autre accident, qui a occasionné la mort de 4 ouvriers et en a blessé 3 autres, s'est produit dans une carrière de tuffeau du département de Maine-et-Loire par suite d'une éboulement. |Aucun autre accident n'a fait plus de 5 victimes (mort ou blessures graves), et les accidents individuels composent, comme l'année antérieure, les 95 centièmes du total général. | |[tableau] | |Diagrammes figurant le rapport du nombre des ouvriers tués au nombre des ouvriers employés, depuis 1876. - Les diagrammes ci-après font connaître, depuis 1876, la proportion | |Mines. - Statistique. |ECOLES DES MINES de Paris |Bibliothèque