Annales des Mines (1827, série 2, volume 2) [Image 273]

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SUR LES- PRODUITS MÉTALLURGIQUES 520 divers que M. Benoit se propose d'expédier dans l'Inde. Le prix des deux vases Médicis est de 600

  • fr. L'emploi de la fonte dé fer dans le moulage,

procédé analogue à la fabrication des objets coulés

en bronze, offre cet avantage, que si le travail est enlevé à une classe nombreuse d'ouvriers par la substitution d'une matière à l'autre, le travail est aussitôt rendu à la même classe par cette même substitution :'c'est ce qui arrive dans les ateliers de M. Benoit , dont les produits dénotent un habile fondeur. La Société anonyme des fonderies de Vizille (Isère) , présente des échantillons de fonte brute, de fer, qui résultent de la fusion du minerai par le -moyen de l'anthracite jointe à la houille carbonisée. Dans ce nouvel établissement, qui n'a été mis en activité qu'en 1826, on a tenté d'employer l'anthracite du lieu, sorte de houille sèche, qui était regardée comme très - difficilement combustible. Jusqu'à présent, on est parvenu à mêler o,5 d'anthracite avec o,5 de coke provenant de Rive-de-Gier (Loire). La Compagnie des forges de Loire et Isère, dans le département de la Loire, a déjà demandé .5oo quintaux métriques de la fonte ainsi obtenue, pour l'affiner par le moyen

de la houille. Les mêmes produits ont été essayés à Lyon dans le moulage en pièces fines ; mais on ne les a pas employés seuls, parce que, pour cet objet, ils sont trop peu fluides. Récemment, avec cette fonte de première fusion, on a exécuté, dans l'usine de Vizille, des poêlesou -fourneaux pour l'hôpital de Grenoble, et les.entrepreneurs de l'établissement annoncent que cet essai a complétement réussi. M. de Pracoutal , propriétaire du fourneau dc

DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE.

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Tourbe-Rouge (Manche) , expose des rnarrnites etdeS chenets en fonte de fer, ouvrages d'une exécution satisfaisante. Ce genre d'industrie est encore très-peu répandu dans la contrée où s'est formé l'établissement dont il s'agit. MM. Hu velin de Bavilliers et Compagnie, à Pre-

mery (Nièvre), exposent des objets coulés en fonte de première fusion , qu'ils présentent comme un modèle de l'enveloppe d'un hautfour-

neau, d'après la description qui en a été publiée dans les Annales des Mines, tome XIII, 1826, page 515. M. Laurent Thiébaut , à Paris, expose Un cylindre de fonte de fer, dont l'enveloppe extérieure est en fonte dure, tandis que l'intérieur .et .parconséquent les tourillons sont en fonte douce. Cet effet avantageux, que M. Laurent Thiébaut présente comme un essai, ne résulte point de l'emploi des moules en fonte nommés coquilles.; on sait que, dans ces derniers, le métal liquide acquiert, par le contact du métal froid, une certaine dureté à la surface ; mais l'emploi des coquilles ne pourrait permettre l'exécution des cylindres à cannelures, pour le laminage du fer en barres, parce que la dureté ne serait pas la même au fond de la cannelure, qu'au bord de la surface du cylindre. Le nouveau procédé de M. Laurent Thiébaut obvie à cet inconvénient ;

les tourillons et le corps intérieur du cylindre sont en fonte douce qui se laisse travailler au tour, tandis que la fonte extérieure est d'une .dureté qui se maintient égale depuis la surface extérieure jusqu'à son contact avec la fonte douce, ce qui permet de réparer la surface par le moyen

du tour, sans qu'elle perde rien de sa dureté.