Annales des Mines (1826, série 1, volume 12) [Image 281]

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MINE D'ALUN

la manière inégale dont la décomposition filtration ont réciproquement agi.

La matière de ces veines, essayée sur deux échantillons, m'a présenté, dans l'un, 27 parties d'alunite, dans l'autre 41 parties. Le filon dont il s'agit doit donc être considéré comme un véritable gîte alunifère , entièrement différent de celui dont j'ai exposé ci-dessus les caractères. Sur la rive droite du ravin , le filon constitue un large arrachement, dont la hauteur excède une dixaine de mètres, et qui est encadré par des pelouses. Sur la rive gauche, il est imparfaitement découvert, ce qui n'empêche pas de reconnaître qu'il sert d'épaulement au massif qui contient la brèche siliceuse. Ce massif, qui est donc situé sur la rive gauche, succède immédiatement au filon, et paraît verticalement accolé à sa face méridionale ; sa coupe constitue un escarpement, dont la hauteur est d'environ 3o mètres sur une largeur ( prise à la hase) à-peu-près égale. La structure de ce massif est confuse. Cette confusion ressemble à celle qui est produite dans les crevasses des grandes solfatares par la chute. et l'amoncellement des matériaux que les vapeurs acido-sulfureuses ont attaqués. La roche princi-

pale est un trass blanc communément très-dur, à pâte tantôt grossière et tantôt silicée ; il n'est point régulièrement stratifié, quoique de place en place on le voie rubané. Les zones se con-

tournent ou s'interrompent de manière qu'on

ne peut pas douter que la masse ne soit une roche de brouillage, c'est-ii-dire, formée de fragmens plus ou moins volumineux. Il n'y a point de vides cependant entre les fragmens , - ce qui

DU MONT-DORE.

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est encore analogue à ce qu'on observe dans les grandes solfatares , où le peu de dureté d'une partie des masses éboulées ou effondrées, la réduction des autres en poudre fine, l'humidité

qui abreuve le tout, permettent à l'ensemble de faire corps jusqu'à ce que le jeu des infiltrations alunitiques ou siliceuses vienne à l'en-

durcir. L'essai de ces trass durs m'a donné des teneurs. en alunite, qui ont varié de 24 à 55 pour Joo._ Cette roche principale en contient deux autres. qui lui sont subordonnées de la manière la plus irrégulière et ,en masses isolées, dont les contours sont peu distincts. La première roche subordonnée se trouve à la partie inférieure du massif et à la salbande méridionale; elle est formée d'alunite très-siliceuse, indistinctement porphyroïde. La pâte est blanche, d'un blanc rosé, d'un blanc grisâtre ou d'un blanc jaunâtre ; quelques variétés décrépitent très-vivement par la chaleur ; les cristaux. de feldspath que cette pâte renfermait originairement , sont remplacés tantôt par une terre blanche., tantôt par de l'alunite compacte cariée. Quoique le contour régulier des cristaux soit imparfaitement dessiné , on reconnaît très-bien que ces cristaux étaient petits. La roche origi-

naire n'était par conséquent pas la même que. celle du grand filon alunifère dont j'ai parlé précédemment-. L'essai de deux variétés de cette roche m'a in-

diqué pour l'une 25 pour ioo d'alunite et pour l'autre 42. La prétendue brèche siliceuse et sulfureuse constitue la seconde roche subordonnée. Elle se