Annales des Mines (1825, série 1, volume 11) [Image 155]

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PREfARATION DE LA FONTE

houille ; c'est du moins ce qui a été constaté dans les essais qui ont été faits à Saynerheutte

jusqu'à ce jour. A la vérité, il se formait ra-

pidement une scorie riche ( gaare schlacke), et l'affinage s'opérait très-promptement ; mais tandis qu'une partie du fer devenait malléable et sans beaucoup de travail, et qu'il se formait une loupe, bien réunie, il restait .encore beaucoup de métal qui ne se purifiait point, et la loupe qu'on en obtenait en définitive présentait beaucoup de grandes fentes, quoique cependant les parties ne se séparassent point. Les essais faits jusqu'ici dans la forge de Sayner sous le point de vue que nous venons d'indiquer, laissent encore l'espoir de surmonter les difficultés que l'on a rencontrées et d'obtenir un bon résultat. La quantité de fonte préparée ( weisseisen) que l'on a traitée à-la-fois était trop petite pour que l'on ait pu faire tous les essais nécessaires et varier le procédé autant

aurait fallu pour réussir complétement d'ailleurs il était indispensable de chercher la

meilleure disposition du foyer, et de laisser acquérir quelque pratique aux ouvriers, pour qu'ils pussent remédier aux inconvéniens qui se manifestaient. 11 ne paraît pas douteux qu'en suivant ces essais on ne parvienne à établir un procédé fort avantageux.

La manière très-différente dont se comportent leS fontes formées avec le charbon de bois

ou avec le coke lorsqu'on les soumet à l'affinage, a été déjà remarquée plusieurs fois, et elle pro-

vient évidemment du mode de combinaison du charbon avec le fer ; ,car il semble que ces effets ne sont pas dus uniquement à la proportion de

DANS ,1,ES HALITS-FOURNEAUIC.

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.charbon qui doit se trouver plus forte dans la fonte préparée avec le coke que dans celle provenant du charbon de bois , et qu'ils dépendent de quelque autre chose qui n'a pas encore été bien éclairci. J'ai été confirmé dans cette opinion , par quelques observations que j'ai .eu occasion de faire à la forge de Hamm. On fabrique dans cette usine de l'acier naturel avec de la fonte provenant d'un mélange de fer spathique auquel on ajoute un peu de minerai de fer manganésifère : cette fonte présente clans le creuset du hautfourneau ( mais non pas après avoir fait la coulée) deux sortes de combinaisons ; celle du fer avec le graphyte, qui forme la fonte grise, et celle du fer avec le charbon,qui forme la fonte blanche. La fonte blanche, spécifiquement plus pesante, occupe la partie inférieure du creuset, et elle est recouverte par la fonte grise sans que ces deux sortes de fonte se mêlent aucunement, de manière qu'on peut enlever celle-ci avec une cuiller à puiser.

Cette circonstance de la séparation, dans le creuset d'un fourneau , de la fonte en deux espèces , est bien digne d'attention si elle se présente en d'autres lieux et si elle est bien constatée; elle prouverait que la production de la fonte blanche et celle de la fonte grise peuvent avoir lieu en même temps dans un même fourneau dans des proportions constantes, lorsque certaines conditions sont remplies. Dans plusieurs des hauts-fourneaux du Berry qui travaillent pour l'usine de Fourchambaut ,