Annales des Mines (1825, série 1, volume 11) [Image 59]

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SUR LE TRAITEMENT DES ALLIAGES

le seul qui soit pratiqué à Birmingham, la ville du monde où l'on fabrique la plus grande masse

d'objets en cuivre plaqué et argenté. Malheureusement on ne peut l'employer actuellement nulle part en France, parce que le nitre de l'Inde, qui est reçu en Angleterre presque sans rien payer,

n'entre en France que chargé de droits exorbitans qui maintiennent cette matière à un prix très-élevé.

On peut extraire l'acide nitrique du nitrate de cuivre par le moyen de l'acide sulfurique mais cela ne se fait jamais à Birmingham , parce que les grandes fabriques qui se sont élevées dans cette ville pour préparer des couleurs cuivreuses, et entre autres des cendres bleues, avec les sels qui proviennent du traitement des matières argentifères, préfèrent pour cet usage le nitrate de 'cuivre au sulfate , et paient le premier beaucoup plus cher qu'elles ne paieraient le dernier. Cette circonstance contribue à rendre l'emploi del'a-

cide nitrique très-avantageux. On voit ici un exemple frappant du secours mutuel que peuvent se prêter divers genres d'industrie. En Angleterre, ce secours ne manque jamais quand il est possible, parce que lorsqu'un produit secondaire quelconque d'une fabrique peut être de quelque utilité, il est aussitôt mis à profit. 230. en sait que l'acide sulfurique concentré Traitement des alliags et bouillant attaque le cuivre et l'argent : cet de "ivre et acide peut donc servir, comme l'acide nitrique, à d'argent par separer ces deux métaux l'un de l'autre. Bucholz 'acide stila le premier proposé de l'employer en grand, J'urique. il a recherché, par des expériences faites avec beaucoup de soin sur un des alliages au titre de o,63, quelle serait la consommation de l'acide, ,

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DE CUIVRE ET D'ARGENT.

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et quel devait être sou degré de concentration pour qu'il agisse avec le plus d'efficacité sur l'alliage. Comme l'acide sulfurique est maintenant à très-bas prix, ce moyen paraît, au premier coup-d'oeil, devoir être très-économique ; mais l'expérience a fait voir qu'il présente clans l'exécution des difficultés difficiles à vaincre , et qui en restreignent beaucoup les avantages : aussi, jusqu'à présent , on ne l'a employé que dans un petit nombre d'endroits. On tient généralement secrets les détails du procédé ; mais nous devons

à M. Karsten une relation circonstanciée d'un essai qu'il a fait sur 5o kilog. de billon ( Archives métallurgiques, t. 6, pag. 370), dans laquelle on

trouve tous les renseignemens essentiels. C'est de cette relation que j'ai extrait ce qui suit. Théoriquement, pour dissoudre atome de cuivre, il faut- 4 atomes d'acide sulfurique, d'ou il suit qu'une partie de cuivre en poids exige. un peu plus de 3 parties d'acide sulfurique au. maximum de concentration. L'argent en exige un peu moins de son propre poidseMais dans la réalité,

on ne parviendrait pas à dissoudre ces métaux si l'on n'employait que la quantité d'acide rigoureusement calculée, il faut nécessairement que celui-ci soit en excès. L'acide le plus concentré possible n'est pas celui qui agit le mieux sur le cuivre et sur l'argent : il cohvient de le mêler, en commençant, avec la moitié de son poids d'eau. Le sulfate de cuivre, étant peu soluble dans les liqueurs acides, se dépose promptement au fond des vases, pêle-mêle avec des grains d'alliage qu'il défend contre l'action de l'acide, avec de l'argent précipité par le cuivre, et avec du sulfate (l'argent qui, ne s'étant pas trouvé en contact immédiat avec