Annales des Mines (1822, série 1, volume 7) [Image 207]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

SUR LA NATURE

DES SCORIES DES FORGES.

cesser de s'en servir dès qu'on apercevra quelques symptômes de dérangement ; on fera marcher alors le fourneau pendant quelque temps en ne le chargeant que de minerais , et dès qu'il sera parfaitement rétabli , on recommencera les essais de la même manière, en variant les proportions relatives de seories, de fondans et des diverses espèces de minerais. Mais lorsque l'on aura l'intention de fondre des scories sans mélange de minerais ou même de les employer en très-grandes proportions , il ne faudra pas risquer d'en faire l'essai dans le cours d'un fondage, quand bien même la composition des scories et des rondans aurait été dé-

assez grande pour qu'il puisse en résulter de

400

terminée par l'analyse chimique, parce qu'il

pourrait en résulter des accidens qui forçassent à éteindre le fourneau : dans ce cas , il vaudra

beaucoup mieux ne commencer l'essai que quelques jours avant l'époque à laquelle on aura

l'intention de meure hors. Alors on ne sera pas gêné par la crainte d'engorger le fourneau , puisque, si cet événement arrivait, il ne causerait aucun dommage; et l'on pourra,

sans inconvénient , tenter hardiment toutes les expériences dont on aura conçu l'idée. lm/ration Quelques métallurgistes prétendent que .si des scories. l'on fondait au -haut-fourneau des scories qui 'fussent mélangées d'une certaine quantité de fer métallique , il pourrait arriver que la fonte devint pâteuse , et qu'il se formât, dans le creuset, des loupes qu'on ne pourrait pas en faire sor-

tir sans courir le risque de dégrader le fourneau. J'ai peine à croire qu'il y ait des scories de forges qui contiennent une quantité de ter

401

pareils accideus : cependant, quoi qu'il en. Soit, je pense qu'il sera bon de trier les scories qu'on

voudra fondre et de continuer à extraire les

grains métalliques des plus, riches , en les bocardant et en les lavant, comme on a coutume de le faire dans les usines bien dirigées, parce que cette opération , qui est très-simple, a l'avantage de donner, presque sans frais, du fer pur, et que l'oh peut chauffer immédiatement avec les loupes pour l'étirer en barres; en ayant soin de recueillir le sable que l'eau dépose en sortant des bocards, ou pourra d'ailleurs n'éprouver aucune perte de matière ; mais il est essentiel de faire remarquer qu'il y aurait de grands inconvéniens à traiter ainsi toutes les scories indistinctement. Effectivement, si on les réduisait en sable en totalité, elles cribleraient rapidement, c'est-à-dire qu'elles passeraient à travers les interstices que les charbons laissent entre eux, et il en résulterait qu'elles tomberaient dans le creuset avant d'être comolétement réduites: alors les laitiers se trouveraient chargés d'une grande quantité d'oxide de fer, et seraient très-liquides ; mais, par une conséquence nécessaire, on n'obtiendrait presque pas de fonte. On a remarqué que lorsqu'on mêle avec' des Obseryaminerais de qualité ordinaire des scories qui tions sur la des proviennent de. forges dans .lesquelles on fabri- qualité scories.

que de bon fer , ces scories rendent la fonte très- douce et propre à donner elle-même du fer excellent ; mais que les scories que l'on ob-

tient dans les usines où l'on ne fait que du fer cassant donnent des fontes qui produisent du Cc Tome VIL 3°. liv.