Annales des Mines (1820, série 1, volume 5) [Image 164]

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SUR LA PIERRE

D'ALUN.

anhydre, dont l'atome intégrant est formé d'un atome dé chaux et de deux atomes d'acide sulfurique, quelque figure qu'on veuille attribuer à ces trois atomes, il serait impossible d'en composer un assortiment qui produisit un prisme droit à la base rectangle dont les côtés seraient

sidérer les molécules minéralogiques de tous les

entre eux comme les racines carrées des nonlbre,s

et 3o, prisme qui est cependant la forme primitive de la combinaison. On conçoit trèsbien, au contraire, que si l'atome de chaux est composé de vingt ou trente molécules de chaux, par exemple, et si chacun des atomes d'acide sulfurique renferme trente ou quarante molécules d'acide, leur mélange chimique peut pro-

duire un assortiment régulier semblable à la forme primitive. Je viens de citer une combinaison du troisième ordre; on pourrait en dire au-

tant des combinaisons du second ordre ou de celles du quatrième et .du cinquième. D'où on voit qu'en revenant à la pierre d'alun, et en supposant que chacun des atomes chimiques qui entrent dans l'échafaudage binaire de cette combinaison, équivale, terme à dix molécules minéralogiques da même moyen, ordre que lui

il faudrait admettre qu'il existe un nombre

immense de molécules élémentaires dans l'atome de la pierre. Ce résultat n'est, sans contre-

ordres comme étant polyédriques, on voulait supposer qu'elles sont simplement sphériques, ainsi que le pensent plusieurs physiciens, et entre autres MM. Berzélius et Wollaston ; car alors il serait indispensable d'admettre que ces particules sphériques ont des diamètres très-différens, ou qu'ayant des diamètres égaux, elles

possèdent des sphères d'activité diverses, ou

bien , ce qui serait plus probable, qu'elles

jouissent tout à-la-fois de ces deux conditions d'inégalité spécifique. Je terminerai en indiquant une autre considération générale qui est également suggérée par la composition de l'alunite cristallisée; c'est que probablement ce n'est point l'action des dernières molécules des corps qui produit les phénomènes de la double réfraction. Ces phénomènes paraissent dus à l'action des molécules intégrantes, et cela ne résulte pas seulement des observations cristallographiques de M. Haüy, mais encore des données que la chimie peut fournir. On pourrait appuyer cette dernière assertion en se contentant de prendre la pierre d'alun pour exemple; car cette substance est incontestablement douée de la double réfraction, puisqu'elle a un rhomboïde pour forme

dit,qu'un aperçu; mais il justifie suffisamment ce qui a été avancé ci-dessus, savoir, que les mo-

primitive ; mais comme la petitesse des cristaux ne m'a pas permis de vérifier cette propriété (1),

raissent avoir des diamètres incomparablement plus grands que ceux de leurs molécules élémentaires. On voudra bien remarquer que cette notion serait également soutenable, si au lieu de con,

(1) Depuis la rédaction de ce mémoire, M. Biot s'est assuré de la double réfraction de l'alunite par des expériences trèsingénieuses, auxquelles j'ai eu l'avantage d'assister. Cet habite physicien s'est servi d'un appareil de son invention, au moyen duquel on peut apprécier les propriétés polarisantes

lécules intégrantes des corps composés pa-

.

dans les plus petits fragmens d'un minéral.