Annales des Mines (1820, série 1, volume 5) [Image 133]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DE L'ALUN DE PLUME.

260

ANALYSE

pulvérulente d'un rouge d'ocre. il se dissout immédiatement dans l'eau froide ; la dissolution est incolore; mais si on la fait bouillir avec de l'acide nitriqUe. , elle devient rouge, et il se dégage du gaz nitreux. 3 grammes d'alun de plume, après avoir été dissous dans l'eau et traités par l'acide nitrique pur bouillant, ont donné par l'ammoniaque un précipité rouge qui, calcine, a pesé og.,6g. La liqueur mêlée ensuite à du muriate de baryte, a fourni 5g. de sulfate de baryte, qui indiquent g.,o3 d'acide sulfurique. On a précipité l'excès de baryte par l'acide sulfurique, puis on a évaporé à- siccité et calciné les sels : il n'est resté qu'une très-petite quantité de matière composée d'oxide de fer, de sulfate de Magnésie et de sulfate de chaux, provenant de la chaux des filtres : elle ne contenait pas un atome de sulfate de potasse.. Le précipité fait par l'ammoniaque a été chauffe au creuset d'argent avec de la potasse ; on a délayé dans l'eauizet on a trouvé dans la liqueur alkaline og.,265 d'alumine. La partie insoluble, principalement composée d'oXide de fer, a été redissoute dans l'acide muriatique : on a précipité le fer de la dissolution par un hydrosulfate l'addition d'Un:Peu de phosphate d'ammoniaque y a formé ensuite un léger dépôt de phosphate de magnésie, qui a pesé, après avoir

été calciné, 0g.,05, ce qui indique 0,02 de

magnésie, au plus. D'après ces donné,es, et en observant que le fer est à l'état d'oXide minimum, dans le minéral, on trouve que celui-ci contient

Acide sulfurique. Alumine. . . otoxide de fer.

Magnésie.. Eau

.

.

261

0,544 o,o8S 0,120

.- o,008 0,440 1,000

Les quantités d'oxigène : 0;2065; o,041; 0,0274 et 0,390, que renferment l'acide sulfurique, l'alumine, le protoxide de fer et l'eau, sont entre elles, à très-peu près, ,comme les nombres 15,

3, 2 et 28 : il parait. évident, d'après cela,

que l'alumine et le protoxide de fer sont combinés avec l'acide sulfurique,_ à l'état de sels neutres, dans lesquels l'acide contient trois fois autant d'oxigène que la base. Nul doute que la magnésie ne soit ègalement à' l'état de sulfate ( il manque un peu d'acide sulfurique pour la saturer ); mais ce sulfate esten -assez .p.et:4Ç quantité pour qu'on puisse le croire- accidentellement mélangé. Abstraction faite de celui-ci, on voit que l'alun de plume est composé d'un atome de sulfate d'alumine et d'un atome de sulfate de

fer. Ce rapport si simple, les caractères du minéral , la propriété qu'il a de se conserver sans altération à l'air, tandis que le protosulfate pur en absorbe si promptement l'oxigène , etc. , portent à croire que l'alun de plume n'est point un mélange fortuit des deux sels) mais qu'il résulte de leur combinaison intime, et qu'il doit être considéré comme un sel double, et constituer une espèce minérale particulière. Je ferai observer cependant que Klaproth a analysé un alun

de plume qui lui a donne un résultat différent.