Annales des Mines (1818, série 1, volume 3) [Image 279]

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D'ANTIMOINE.

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SUR. LE SULFURE

Le fourneau est circulaire : à l'extérieur il présente l'aspect d'une tour de 4 à 5 mètres de hauteur, et de nm,6 de diamètre. Il y a clans l'intérieur deux fours semblables à ceux des boulangers, et placés l'un au-dessus de l'autre. Ou chauffe le minerai dans le four inférieur, et l'on fait cuire les pots dans le four supérieur.

Le four à minerai a un mètre de hauteur, la sole est élevée d'un mètre au-dessus de terre, son diamètre est occupé par une grille de 3 à 4 décimètres de largeur, et de 16 décimètres de longueur. Huit ou dix ouvertures pratiquées à la circonférence servent de cheminée, et conduisent la flamme et la fumée dans le four supérieur qu'elles échauffent. i

Pour fondre le minerai, on le concasse en

morceaux de la grosseur d'un oeuf tout au plus, et on le place dans des pots de 5 décimètres de

haut sur 2 de large , percés d'un trou à leur fond. Un pot peut en contenir environ Io kilogr. Les pots sont faits de telle manière qu'ils peuvent entrer les uns dans les autres de quelques

centimètres seulement. Ceux dans lesquels le sulfure fondu est reçu, se nomment pots à bou-

lets; ils ont la même forme que les pots à minerai, mais ne sont pas percés. On place dans

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exposé à une forte chaleur. Le combustible est du bois de pin coupé en bû.ches de 2n1. de longueur ; on finit par en remplir le four, et on jette en outre des fagots dans le cendrier, afin

de produire beaucoup de flamme ; le feu dure douze heures. On laisse refroidir lentement, et aussitôt que les ouvriers peuvent entrer dans le four, ils en retirent les pots. On casse les pots qui contiennent le sulfure, et on en retire une masse qu'on appelle un boulet. Quant aux pots à minerai, on tâche d'en retirer les crasses qu'ils renferment sans les briser, afin de les faire servir de nouveau; mais quelque précaution que l'on prenne, on en perd près des trois-quarts. On traite 3.5co à 1500 kilogr. de minerai par fonte, et on obtient 220 à 750' de sulfure fondu; le produit moyen est de 500k, c'est-à-dire le tiers da poids du minerai ; on rejette celui-ci

lorsqu'il ne rend que o,15. Dans l'opération à laquelle j'ai assisté, 1300 de minerai ont fourni 260' de sulfure, ou un cinquième. On consomme trois stères de bois en bûches, et trente à quarante fagots, qui valent ensemble 12 fr. On perd cent cinquante pots, qui coûtent chacun o,'Io , et on donne au fondeur 3f- par quintal métrique de sulfure fondu_, et en outre

une indemnité de o,60 par chaque fonte ;

le four trois rangées circulaires de pots à boulets,en tout environ soixante-quatre , et sur chacun de ceux-ci un pot percé si le minerai est très-riche , deux s'il l'est moins , et trois s'il

moyennant ce prix il se charge de casser et trier tout. le minerai, de le fondre, etc. Lorsqu'une fonte produit 22O sulfure, la dépense est donc de. 1.2,00 pour le bois,

est pauvre. On remplit ensuite tous les interstices avec des pots bien secs pour les cuire; on chauffe graduellement afin de foudre le sulfure sans ré-

15,00 pour les pots. 7 ,20 pour le fondr.

duire la gangue en poudre, effet qui aurait infailliblement lieu si le minerai était subitement

au moins. et.

Total. 54f 20,