Annales des Mines (1891, série 8, volume 10, partie administrative) [Image 194]

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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE

raie, en quantité et en valeur, des produits de nos mines et de nos usines métallurgiques. L extraction des combustibles minéraux présentait déjà un accroissement considérable, montant à 1.700.000 tonnes, en 1889; elle a encore augmenté de 1.779.000 tonnes en 1890. Le total pour la bouille, l'anthracite et le lignite s'est élevé à 26.083.000 tonnes. Dans ce court intervalle, par suite de l'excédent ci-dessus et de la forte hausse des prix de vente des charbons, qui a pris naissance en Westphalie, pendant la grève de 1889, et qui s'est propagée dans tous les pays voisins, la valeur de ces combustibles, sur le carreau des mines, a passé de 253 à 311 millions, fournissant ainsi une plus-value d'environ 23 p. 100. Les autres substances concédées, parmi lesquelles les minerais de fer et le sel gemme occupent le premier rang, ont donné lieu à une extraction totale de 3.826.000 tonnes, représentant une valeur de 35 millions (non compris l'impôt sur le sel). L'accroissement, par rapport à l'année 1889, a été de 445.000 tonnes et de 5 millions de francs, soit pour l'ensemble une majoration voisine de 17 p. 100, quant à la valeur. — Malgré le renchérissement de la houille et du coke, la fabrication de la fonte, du fer et de l'acier a pris une nouvelle activité, grâce au progrès de notre consommation et de nos exportations; et les maîtres de forges ont obtenu en général, comme les compagnies houillères, des prix rémunérateurs. La production de 1890 s'est élevée à 1.962.000 tonnes de fonte, 825.000 de fer et 582.000 d'acier ouvré de toute sorte. Les augmentations ont été de 228.000 tonnes ou de 31 millions de francs pour les fontes; de 16.000 tonnes ou de 16 millions et demi pour les fers, y compris les tôles; de 53.000 tonnes ou de 24 millions et demi pour les aciers ouvrés. La valeur attribuée à l'ensemble de ces produits dépasse 436 millions et la plus-value correspondante, réalisée pendant l'exercice 1890, atteint 72 millions, soit environ 20 p. 100. — La production des autres métaux, à la tête desquels viennent l'argent et le zinc, est beaucoup moins élevée et a subi, relativement, de faibles variations. Leur valeur totale, à l'état brut, a passé de 30 millions à 30 millions et demi. — Si l'on jette un coup d'œil sur les statistiques des pays voisins, on reconnaît que l'extraction du charbon s'est développée dans chacun d'eux, mais généralement dans une proportion moindre que chez nous.

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ET DES APPAREILS A VAPEUR.

L'excédent de la production de 1890 sur celle de 1889 a été, en effet, de 7,3 p. 100 en France, et de 8,1 p. 100 en Autriche, mais seulement de 5,5 p. 100 en Prusse, de 2,6 p. 100 en Angleterre, de 2,5 p. 100 en Belgique. Dans ce dernier pays, la houille a renchéri au point de ralentir la fabrication des fontes, des fers et des aciers. Un ralentissement analogue s'est produit dans la Grande-Bretagne et l'Irlande, principalement, à ce qu'il semble, à cause de la stagnation des échanges avec l'Amérique. La production de la fonte, aux Etats-Unis, a fait un progrès énorme. Elle a atteint, en 1890, 9.350.000 tonnes métriques, dépassant ainsi, probablement d'une façon définitive, celle des IlesBritanniques. Les chiffres suivants montrent dans quelle importante mesure la production sidérurgique a diminué en Angleterre, au cours de l'année dernière : Production en 1889. Fonte Fer Acier

Production en 1890.

Diminutions.

tonnes

tonnes

tonnes

8.136 000 2.290.000 3.570.000

8.031.000 1.954.000 3.317.000

425.000 336.000 223.000

En Prusse, la production de la fonte a continué à se développer, mais faiblement : de 3.219.000 tonnes en 1889, elle s'est élevée à 3.288.000 en 1890, présentant un excédent de 69.000 tonnes. Celle du fer et de l'acier, pris ensemble, n'a augmenté que d'une façon insignifiante*. En France, comme il a été indiqué précédemment, l'excédent n'a pas été inférieur à 228.000 tonnes pour la fonte ; il s'est approché de 70.000 tonnes pour les fers, tôles et aciers réunis. — L'activité qui a régné dans la plupart des mines françaises, en 1890, a procuré du travail à 12.000 mineurs de plus que l'année précédente. Les exploitations de houille, d'anthracite et de lignite ont occupé 121.500 ouvriers, parmi lesquels on compte environ 3.800 femmes, employées exclusivement à l'extérieur, et près de 9.700 enfants âgés de moins de seize ans. Les autres mines ont occupé 12.500 ouvriers, de sorte que le total comprend 134.000 personnes. Dans les houillères, en particulier, l'élévation des prix de vente a permis aux exploitants d'apporter de nouvelles améliorations à la condition des mineurs et d'augmenter leur salaire.