Annales des Mines (1891, série 8, volume 10, partie administrative) [Image 19]

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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE

RAPPORT DE LA

COMMISSION DE STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE ET DES APPAREILS A VAPEUR AU MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS

Monsieur le Ministre, La commission de statistique de l'industrie minérale et des appareils à vapeur (*) a l'honneur de vous présenter le rapport d'ensemble et la collection des tableaux préparés par la division des mines, d'après les renseignements recueillis par les ingénieurs du corps des mines dans le courant de 1890 (**). Ces renseignements, très nombreux et très détaillés, concernent l'année 1889. Ils embrassent en premier lieu les mines et minières, les salines, les tourbières, les carrières, les sources d'eaux minérales; en second lieu, les usines métallurgiques; enfin les appareils à vapeur employés sur les chemins de fer, sur les bateaux et dans les établissements de toute nature, en France et en Algérie. A ces données statistiques sont joints, cette année, les résultats d'une enquête spéciale destinée à faire connaître le nombre des mineurs, en les classant par catégories d'après la nature de leur travail, les salaires correspondants et la durée de la journée. Une carte figuraLive, insérée dans le présent volume, indique la répartition des ouvriers, par département, dans les houillères, (*) La commission est composée de MM. Lorieux, inspecteur général des mines, président; Dequet, chef de la division des mines; Keller, ingénieur en chef des mines, secrétaire; Zeiller, ingénieur en chef des mines; Sol, chef du 2e bureau de la division des mines, secrétaire-adjoint.. (**) La Statistique de l'industrie minérale et des appareils à vapeur en France et en Algérie, pour 1889, est mise en vente chez Mme veuve Dunod, libraire, quai des Grands-Auguslins, 49, et chez Baudry et C", libraires, rue des Saints-Pères, 15 (prix : 10 francs).

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Ris autres mines, les carrières, suivant qu'ils travaillent au fond ■ 'm au jour. ■ Il résulte des documents réunis que le personnel des mines wmprenait, en 1889, 122.000 ouvriers, parmi lesquels on compftit 3.900 femmes et 9.000 enfants. Les travaux souterrains, pour 3eur part, occupaient 81.200 hommes et 5.000 enfants de douze à seize ans. ■ En outre, les minières et carrières ont employé 111.000 ouftiers, dont un peu plus de 12.000 souterrainement. Les mines de combustible minéral (houille, anthracite et lignite) sont les plus nombreuses et de beaucoup les plus imporISntes, puisqu'elles forment 62 p. 100 du nombre des concessions exploitées en France, et qu'elles occupent les neuf dixièmes des mineurs et même au delà. Les salaires distribués aux ouvriers, $ans distinction de catégorie dans ces exploitations, se sont éleffis à 124.380.000 francs, somme qui représente une moyenne de ||ll20 francs par tète, supérieure de 36 francs au chiffre de l'année ^■écédente. Si Si l'on y ajoute les avantages accessoires dont profite le personnel (chauffage, loyer à prix réduit, etc.), ainsi que la contritttion des exploitants aux caisses de secours, le salaire annuel moyen atteint 1.244 francs par tète pour l'ensemble des ouvriers du fond et du jour, y compris les femmes et les enfants. ■Au commencement de 1890, le salaire journalier moyen était H 3f,58 pour les manœuvres employés au fond, de 4f,41 pour les Hnvricrs d'état, et de 5r,04 pour les piqueurs au charbon, sans Bp accessoires. Les enfants occupés dans les houillères gagnaient K91, et ceux qui travaillaient à la surface lf,44. ■ Quant à la durée de la journée, d'après les indications transmises par les ingénieurs, elle varie de huit à onze heures. Elle W généralement de dix heures pour les ouvriers du jour. Pour iffiux du fond, la durée delaprésence dans les mines est à peu près ■ même, tandis que le nombre des heures consacrées au travail |||opremcnt dit n'excède guère huit heures dans la majorité des cas.

m— Dans un autre ordre d'idées, les principaux faits économiques qui se dégagent des statistiques minérales et métallurgiques sont les suivants : MDepuis 1887, la production de nos houillères augmente d'une jjîçon notable. Elle s'est élevée à 24.304.000 tonnes en 1889, préf$ntant un excédent de 1.701.000 tonnes sur le chiffre de 1888; et ||>n prévoit une nouvelle augmentation d'environ 2 millions de