Annales des Mines (1888, série 8, volume 7, partie administrative) [Image 123]

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ET DES APPAREILS A VAPEUR.

STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE

d'ailleurs, par le relevé annuel des machines à vapeur en activité relevé qui accuse de nombreux chômages et une faible proportion d'installations nouvelles. Toutefois, si on jette un coup d'oeil en arrière, on est frappé des progrès réalisés depuis dix ans. Le nomore des établissements industriels où l'on emploie des chaudières à vapeur à passé de 29.000 à 42.600. En particulier dans les exploitations agricoles, l'effectif de ces appareils, composé principalement de locomobiles, est monté de 4.800 à 13.000. Le nombre des locomotives en service s'est élevé, dans le même intervalle, de 6.602 à 9.114, malgré le recul qui s'est produit dans les deux dernières années par suite de la réduction de la circulation des personnes et des marchandises sur nos différents réseaux. Une augmentation analogue se remarque pour les bateaux à vapeur, principalement pour ceux qui sont affectés à la navigation maritime. Le nombre de ces derniers a presque doublé depuis 1877; il comprend aujourd'hui, pour la marine marchande, un peu plus de 700 navires servant au transport ou an remorquage. Parmi les attributions des ingénieurs des mines, l'une de celles qui exigent le plus de compétence technique consiste dans la constatation des accidents occasionnés, soit par les appareilsà vapeur dans les industries de toute sorte, y compris les entreprises de transport, soit par les conditions du travail dans les mines et dans les autres exploitations minérales. Sous ce rapport, l'année 1886 compte parmi les moins éprouvées. Il y a eu 33 personnes tuées et 24 blessées à la suite d'explosions d'appareils à vapeur; ces nombres sont inférieurs à la moyenne et doivent être considérés comme modérés en regari du nombre des chaudières et des récipients de vapeur en activité, dont le total dépasse 100.000. Dans l'ensemble des mines et carrières, 259 ouvriers ont été tués, sur un effectif de 225.000 personnes. La proportion, qui est de 1 tué sur 868 travailleurs ou de 1,15 sur 1.000, est inférieure à la moyenne habituelle. Dans les mines de houille, en particulier, la mortalité n'a pas dépassé 1,3 par 1.000 ouvriers : c'est le chiffre le plus faible qu'on ait encore relevé. En terminant, la Commission croit devoir mentionner dans son rapport un travail très complet, concernant les phosphates de chaux, qui est annexé à la statistique minérale. Par suite de l'extension croissante donnée par les agriculteurs

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à l'emploi de cette substance pour amender les terres, l'administration des travaux publics a demandé aux ingénieurs des mines, par une circulaire du 17 août 1887, de recueillir des renseignements très détaillés sur les carrières de phosphate de chaux, d'établir le montant et la valeur de leur production et de fournir les mêmes données sur les phosphates artificiels, obtenus à l'état de scories dans la fabrication des fontes déphosphorées. Une carte géologique et statistique forme le complément de cet intéressant travail, qui montre l'abondance de cette matière minérale dans notre pays. On en jugera par les chiffres suivants : Les quantités extraites en 1886 représentent une valeur de 7 millions de francs. L'étendue des gisements connus jusqu'à ce jour est évaluée à près de 30.000 hectares, répartis dans vingt et un départements. Ils sont présumés contenir 32 millions et demi de tonnes de phosphates exploitables, situés généralement à une faible profondeur au-dessous du sol et susceptibles d'être employés avec avantage pour les besoins de l'agriculture. Cette richesse souterraine représenterait, au prix moyen qui ressort des tableaux statistiques, une valeur supérieure à un milliard. La Commission estime, Monsieur le Ministre, que la statistique des exploitations minérales, des usines métallurgiques et des appareils à vapeur n'a jamais été plus nécessaire qu'à cette époque où sont formulés différents projets de loi concernant la réglementation des mines et l'organisation de secours pour les ouvriers. Elle vous propose, en conséquence, de publier le recueil soumis à son examen, et vous prie, Monsieur le Ministre, d'agréer l'hommage de ses sentiments les plus respectueux et les plus dévoués. L'Ingénieur en chef des Mines,

L'Inspecteur général des Mines,

Secrétaire de la Commission,

Président de la Commission,

O.

KELLER.

E. LOIUETJX.