Annales des Mines (1885, série 8, volume 4, partie administrative) [Image 33]

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iniques, et c'est pour arriver a des conclusions définitives que M. lo ministre des travaux publics a prescrit, le 20 juillet dernier, do nouvelles expériences. Celles-ci ont été faites entre Tours et Niort; elles ont été surveillées personnellement avec le plus grand soin par M. Brossard de Corbigny, ingénieur en chef du contrôle qui, mort subitement, n'a pas pu rendre compte de ces essais. Mais des procès-verbaux en ont été dressés contradictoirement, et il en résulte que, pour les trains de voyageurs, la pression a été maintenue entre 7 et 9 kilogrammes par centimètre carré et que, si la consommation de charbon par tonne kilométrique a été un peu plus forte qu'elle ne l'eût été avec des charbons anglais, on a pu utiliser des charbons d'Ahun contenant 24 p. 100 de matières inertes et coûtant beaucoup moins cher. Pour les trains de marchandises, la dépense en charbon n'a pu être constatée que d'une manière approximative parce que, pour deux trains sur quatre, il y avait une fuite au joint du couvercle supérieur de la boîte a tiroir, et, qu'en outre, pour tous les quatre, le réglage de la distribution laissait à désirer. En somme, la consommation par tonne kilométrique avec des charbons d'Ahun ressort à 0l,078 pour les trains de voyageurs et a 0,0625 pour les trains de marchandises; dans la traction normale avec des charbons anglais, elle est de 0,tk072 pour les trains de voyageurs et de O^OoS pour les trains de marchandises. Il y aurait donc une aggravation sensible de dépenses si les charbons anglais et français étaient an même prix ; mais comme, à Tours, les charbons anglais coûtent 28 francs, el les charbons français 20',70 seulement, on réaliserait finalement une économie d'environ 20 p. 100. Le service de la traction n'a pas nié ces avantages, mais il a maintenu ses objections. MM. les ingénieurs du contrôle ont exprimé l'avis que la grille Desgouttes pouvait présenter de sérieux avantages au point de vue de l'utilisation des charbons français et notamment des menus, et que les résultats constatés paraissaient compenser la nécessité d'avoir un personnel particulièrement habile pour la conduite des grilles Desgouttes. « 11 y a un intérêt de premier « ordre à permettre l'utilisation des charbons français en concurrence avec les « charbons étrangers, » dit M. l'ingénieur en chef Tbévenet, « et cette consi« dération jointe a l'économie réalisée vaut bien qu'on constitue, si cela est « nécessaire, un personnel spécialement apte à la conduite de nouveaux appa« reils; il est probable qu'une pratique de quelques mois, dans une exploita« tion continue et uniforme, suffirait pour donner aux agents actuels de la trac« tion l'expérience et les qualités spéciales qu'exigent ces appareils, sans qnc « leur recrutement en soit rendu plus difficile, et par conséquent plus onéreux. > M. Thévenet conclut en demandant que l'on prescrive l'emploi régulier des nouvelles grilles pour des trains de marchandises, pendant plusieurs mois, sur une section du réseau de l'Etat. Les observations de MM. les ingénieurs du contrôle me semblent parfaitement justes, mais je ne puis adopter complètement leurs conclusions. Les expériences faites par ordre de M. le ministre des travaux publics me paraissent concluantes pour les locomotives, et, dans le cours de leurs rapports, MM. les ingénieurs disent que des essais faits pour des machines fixes à. la

rique d'armes de Tulle et à une machine de l'administration des postes et égraphes ont également constaté une assez forte économie ; les grilles sont essai depuis 1880 et les expériences prescrites l'ont été pour arriver à une conclusion définitive ; celles-ci permettent d'y parvenir et je ne crois pas qu'il convienne de les prolonger davantage, comme le voudrait M. l'ingénieur en chef du contrôle. 11 est certain que les grilles Desgouttes permettent d'obtenir nie sérieuse économie en employant des charbons français, et je propose, en .cjbnséqueuce, d'en recommander l'emploi pour ces charbons et dans les conditions où elles ont été expérimentées en août dernier.

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le 2 décembre 1884. L'Inspecteur général, PARTIOT.

DÉCRETS,

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