Annales des Mines (1882, série 8, volume 1, partie administrative) [Image 157]

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de plus de 2.900.000 traverses, qui a été passée le i"août dernier, et de celles concernant le petit matériel de la voie courante qui vont avoir lieu à bref délai, bien que les fournitures faisant l'objet de ces diverses adjudications soient livrables en très grande partie dans le courant de l'année i885. La commission consultative du matériel fixe a signalé à l'administration cette dérogation à l'arrêté précité, et fait observer qu'entre autres inconvénients de l'insuffisance de détermination des besoins, préalablement aux adjudications, il en résulte l'obligation, pour le service central du matériel fixe, au fur et à mesure qu'il reçoit les projets approuvés ou que les services de construction lui adressent de nouveaux aperçus plus exacts, de revenir sur les prévisions de ses marchés, en ce qui concerne soit les quantités à fournir par ligne, soit la répartition de ces quantités entre les divers lieux de livraison, soit enfin les époques de livraison. Or, ces modifications répétées, qui exigent continuellement des négociations laborieuses entre le service central et les fournisseurs, n'ont pas seulement pour effet de compliquer outre mesure la tâche de ce service, mais encore d'imposer aux fournisseurs l'obligation de présenter et de discuter des propositions pour les changements que doivent subir les prix des adjudications, toutes les fois que les modifications sont de nature à faire varier les frais de transport, ce qui est le cas général. Aussi, la commission consultative du matériel fixe a-t-elle exprimé la crainte que ces fréquents remaniements des marchés n'exercent une influence fâcheuse sur les résultats des futures adjudications. Pénétré de la gravité de cette situation, j'ai dû en rechercher les motifs et examiner les moyens d'y remédier. Tout d'abord, il m'a paru que la cause essentielle des retards apportés dans la présentation des projets de fourniture du matériel dont il s'agit provenait de la difficulté que doivent éprouver les services de construction, faute de renseignements, à dresser certaines parties des formules dont l'emploi a été prescrit par les circulaires des 3o novembre 1880 et ià mai 1881. De plus, j'ai été amené à constater que les renseignements fournis par ces services, d'après les indications desdites formules, ne sont, pour la plupart, d'aucune utilité pour le service central du matériel fixe. Ainsi, la recherche des prix d'unités à inscrire dans ies détails estimatifs peut être plus ou moins laborieuse pour les services de construction, alors qu'elle ne répond véritablement à aucune nécessité. En effet, lorsque le moment est venu pour le service cen-

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tral du matériel fixe de préparer des adjudications, deux motifs s'opposent à ce qu'il tire parti des prix portés dans les projets de fourniture : le premier consiste en ce que ces prix sont établis par lignes, tandis que les marchés du service central réunissent les lignes par groupes, pour lesquels les conditions de transport aux lieux de livraison ne sont plus les mêmes et exigent en tout cas un calcul nouveau; le second motif, qui est le plus important, tient à la très grande variabilité des cours des matériaux en général et surtout des matériaux métalliques. En réalité, les estimations qui servent de base aux adjudications ne sont autres que les prix maxima fixés par arrêtés ministériels, lot par lot, la veille de chaque adjudication, d'après les prix courants cotés à cette époque, et abstraction faite des évaluations des services de construction. En outre, il est complètement superflu pour le service central du matériel fixe de trouver insérées dans les devis descriptifs les dimensions et les dispositions des matériaux ou appareils dont les types sont courants. Enfin, il suffit à ce service de trouver dans les avant-métrés les longueurs des voies à armer, s'il s'agit du matériel de la voie courante, ou les nombres et espèces d'appareils, s'il s'agit du matériel accessoire de la voie, pourvu que, dans chaque cas, ces données élémentaires soient dûment justifiées et appuyées, au besoin, de projets spéciaux dans certains cas exceptionnels, comme celui des appareils d'alimentation d'eau, etc. ; il n'y a pas lieu, par conséquent, d'imposer aux services de construction le soin de transformer des longueurs de voie ou des nombres d'appareils en poids ou volumes de matériaux, opération qui peut arrêter ces services, tandis qu'elle est courante pour le service central du matériel fixe, qui, du reste, est toujours obligé de la vérifier lorsqu'il la trouve faite dans les projets. De l'ensemble de ces considérations, il résulte donc que la tâche des services de construction devait se réduire à présenter, avec les justifications nécessaires, une simple nomenclature de leurs besoins, et que c'est au service central du matériel fixe à qui il revient logiquement de dresser ensuite les projets proprements dits de fourniture. En ne demandant ainsi aux services de construction que de définir leurs besoins sous la forme la plus sommaire, on les placerait dans de meilleures conditions pour faire disparaître les retards signalés par la commission consultative du matériel fixe, et aucun intérêt ne pourrait d'ailleurs en souffrir, puisque les autres renseignements actuellement fournis par ces services sont sans utilité