Annales des Mines (1868, série 6, volume 7, partie administrative) [Image 25]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

de 220 sujets pris au concours dans le nombre toujours croissant des candidats, qui approche aujourd'hui du chiffre de Zi5o. Fondée pour recevoir 200 élèves en 1829, l'école en comptait 3oo en i85o, et elle a presque doublé dans les dix-sept dernières années. Si l'on considère la nature et l'étendue des connaissances exigées par le programme d'admission, les études fortes et sérieuses qu'elle impose aux jeunes gens laborieux qui viennent de tous les pays du monde y chercher, après trois ans de travaux assidus, un simple diplôme d'ingénieur des arts et manufactures, sans aucune garantie de fonctions ni d'emploi, on est forcé de reconnaître que les progrès continus d'une pareille institution sont un des plus heureux signes de notre temps, et l'école vient d'en trouver une haute récompense clans la part que l'opinion publique lui attribue dans le succès de l'exposition de 1867. Plus de 5oode ses anciens élèves ont figuré comme exposants ou collaborateurs; 2Z18 ont obtenu des récompenses de toute nature, dont 5 grands prix, 65 médailles d'or et 8 décorations de la Légion d'honneur. Le nouveau régime établi pour les écoles impériales d'arts et métiers continue à donner des résultats satisfaisants, et l'administration ne peut que se féliciter de la bonne marche de ces établissements, si utiles à un grand nombre de familles clignes d'intérêt, en même temps qu'à notre industrie. La commission spéciale instituée au Conservatoire impérial des arts et métiers, sous la présidence de M. le général Morin, a continué pendant cette année la révision des poids et mesures étalons, qui avait été commencée dans les derniers mois de 1866. Un crédit de 100.000 francs a été inscrit pour cet objet au budget supplémentaire de l'exercice 1867. Cette importante opération touche à sa fin. On ne peut que voir avec satisfaction le mouvement de plus en plus prononcé qui se produit, chez les nations étrangères, en faveur de notre système décimal des poids et mesures : un certain nombre d'États l'ont déjà complètement adopté et en ont rendu l'usage obligatoire ; plusieurs autres en ont légalement admis l'usage, mais d'une manière encore facultative. Le Gouvernement a la ferme espérance que son adoption complète et générale n'est plus aujourd'hui qu'une question de temps. ' Cette espérance est fondée principalement sur le mouvement remarquable qui s'est produit, en ce point, à l'exposition universelle qui vient de finir. Un comité international a été formé en vue de l'unification des poids et mesures et monnaies. S. A. I. le Prince Napoléon a daigné

SUR LES MINES.

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ccepter la présidence. Les travaux du comité et les confères qui ont eu lieu ont rendu évidents, aux yeux de tous, les avantages généraux de cette unification et les notables progrès que cette idée a faits dans tous les pays. Une association libre internationale s'est formée pour rendre permanente cette œuvre d'utilité générale. Il est permis d'en attendre de bons résultats dans un intérêt universel. Tout ce qui intéresse la santé publique est l'objet de la sollicitude et des préoccupations constantes de l'administration, qui s'efforce de faire adopter, dans les différentes parties de l'Empire, toutes les améliorations désirables au point de vue de l'hygiène et de l'état sanitaire des populations. Bien que, cette année encore, l'épidémie cholérique ait sévi dans plusieurs contrées voisines, notre pays est demeuré presque exempt de ses atteintes. Elle ne s'est montrée réellement que dans deux de nos départements, celui des Côtes-du-Nord, d'où elle n'avait pas disparu entièrement depuis 1866, et celui de la Savoie, qui, dans ces derniers mois, s'est trouvé atteint par suite de son voisinage et de ses communications journalières avec les provinces du nord de l'Italie, où sévissait alors le fléau. Mais, même dans ces deux départements, on peut considérer l'épidémie comme actuellement terminée. Il est remarquable qu'à Paris, où l'affluence des étrangers venus de tous les pays, pour visiter l'exposition uiverselle, a été si considérable, la sauté publique s'est constamment maintenue dans les conditions les plus satisfaisantes. On ne peut, du reste, que se féliciter des heureux résultats qu'a produits l'application, sur le littoral, de notre régime sanitaire avec les modifications qu'il a reçues en 1866. Dans les circonstances difficiles que nous avons eu à traverser pendant l'année 1867, et bien que l'Italie, la Sicile, la régence de Tunis et quelques stations du littoral algérien aient été gravement atteintes par le choléra, nos populations des ports, même les plus voisins, ont été entièrement préservées. Grâce aussi aux dispositions prises par l'administration sanitaire, de concert avec les départements de la guerre et de la marine, et sur les avis du comité consultatif d'hygiène publique, le rapatriement des troupes revenant du Mexique s'est effectué sans accident etdansles meilleures conditions pour la santé des soldats et des populations des ports de débarquement. D'autre part, le gouvernement ne perd pas de vue le danger