Annales des Mines (1865, série 6, volume 4, partie administrative) [Image 18]

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LOIS,

DÉCRETS ET

ARRÊTÉS

établie par la loi du 22 juin i854, en vertu des dispositions gênéraies de la loi du 2/1 mars 1825. Ce dernier mode de création de voies et moyens, qui vient de; recevoir, à deux reprises différentes, son application au port du Havre, paraît très-digne d'encouragement, et peut s'appliquer utilement à l'amélioration des ports de commerce. Dans ce cas, "en effet, l'intérêt des villes maritimes et du commerce lui-même se confond avec l'intérêt de l'État. Si les taxes spéciales de tonnage viennent dégrever le trésor public d'une partie de ses charges, d'un autre côté le produit de ces taxes capitalisé par l'emprunt, transformé en travaux d'amélioration, procure aux villes maritimes, aussi bien qu'à la navigation, des avantages qui compensent largement les sacrifices qu'elles se sont imposés. Le Gouvernement pourra trouver, dans une application prudente de ce système, des ressources propres à faciliter et à bâter l'accomplissement de la tâche que lui impose l'état d'imperfection de nos ports. Il faut bien le reconnaître, en effet, malgré l'activité déployée dans ces trente dernières années et l'importance des travaux exécutés dans l'intérêt de nos grands ports, leur situation est loin de répondre aux exigences actuelles du commerce maritime. La largeur et le tirant d'eau des chenaux ne sont plus en rapport avec les dimensions des navires, dont l'échantillon suit une progression constamment croissante. La surface d'eau abritée, le développement des quais sont insuffisants pour les opérations de chargement et de déchargement; presque partout les moyens de visite et de radoub des navires font défaut. Le mode de manutention des marchandises est des plus imparfaits. Deux ports seulement, le Havre et Marseille, jouissent des avantages d'un véritable dock maritime, et ces créations sont de 'date toute récente. Il importe au plus haut degré, dans l'intérêt du développement de nos relations internationales, que l'aménagement de nos ports soit mis à la hauteur des besoins du commerce et de la navigation, et rien n'est plus désirable que de voir les villes maritimes associer leurs efforts à ceux du Gouvernement pour obtenir cet utile résultat. Au reste, l'exemple donné par la chambre de commerce du Havre a déjà porté ses fruits, et l'administration a reçu récemment les offres d'avances faites par plusieurs villes maritimes, soit pour hâter l'achèvement d'ouvrages déjà décrétés, soit pour permettre l'exécution de nouveaux travaux d'agrandissement ou d'amélioration. Les avances seraient remboursées, comme au Havre,

SUR LES

MINES.

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moyen de la perception d'une taxe spéciale de tonnage. L'administration s'est empressée de mettre à l'étude des propositions qui rentrent complètement dans ses vues.

H Nous ne terminerons pas ces observations sur les ports maritimes Sâns signaler les progrès constants du service de l'éclairage et du Jjalisage de nos côtes. Le balisage, notamment, qui a été longtemps ajourné, a reçu, dans ces dernières années, une rapide extension, .et est arrivé promptement à une situation qui permet d'attendre ^achèvement successif des travaux complémentaires qui sont actuellement en voie d'instruction.

i|s<?nn'ce hydraulique. — Les

affaires qui rassortissent au service hydraulique exigent le plus souvent, de la part de l'administration, pjfoins une action directe qu'une tutelle bienveillante et une intervention régulatrice, pour assurer l'exécution des lois et concilier, &t l'intérêt public avec les intérêts privés, soit les intérêts privés entre eux. Mais, par cela même, la tâche de l'administration en ces matières est incessante et s'étend sur tous les points du territoire. |Les projets d'assainissement ou de dessèchement auxquels les ingénieurs ont été appelés à concourir en i864 se rapportent à une superficie de plus de 100.000 hectares; et les projets du même Mire dont ils ont dirigé ou contrôlé l'exécution comprennent une superficie de 263.000 hectares. Ces derniers travaux sont exécutés jusqu'à concurrence des quatre cinquièmes, et'seront terminés en 1865. |jEn ce qui touche les curages destinés à assurer le libre cours des eaux et à prévenir l'inondation des terres riveraines, on s'est occupé, dans 55 départements, de 1.980 cours d'eau, dont la mise en état est évaluée à 7.600.000 francs environ. Cette dépense intéresse près de 55o.ooo hectares. Le quart des travaux a été exécuté pendant la campagne de 1864. Outre les entreprises en cours d'exécution, des études se poursuivent dans 58 départements, pour l'amélioration de 756 cours d'eau; l'ensemble des travaux projetés doit coûter près de 5 millions de francs. Des études relatives à l'irrigation ont été poursuivies, en 186Z1, dans 26 départements du centre et du midi de la France. Ces études s'appliquent à 101 canaux d'irrigation, destinés à arroser 222.000 hectares. Les projets ainsi rédigés par les soins de l'administration servent de base à des concessions qui peuvent être faites soit à des compagnies particulières, soit à des villes ou des départements, soit à des associations syndicales formées des propriétaires intéres-