Annales des Mines (1864, série 6, volume 3, partie administrative) [Image 123]

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chaque jour. Le curage et la rectification des petits cours d'eau, le règlement des usines hydrauliques, l'irrigation ou le colmatage des terres, l'étude et la surveillance des opérations de drainage, l'assainissement et la mise en valeurs des marais ou terres incultes appartenant aux communes, tout cet ordre de travaux qui récentment encore ne figurait pas dans les attributions des ingénieurs ou n'y occupait qu'une place secondaire, doit être aujourd'hui considéré par eux comme l'une des parties les plus essentielles de leur service. Je vous prie, Monsieur, d'insister auprès d'eux sur l'importance que le Gouvernement attache à ce genre d'études. Votre surveillance sur ce point est d'autant plus nécessaire que la plupart des questions relatives au service hydraulique ayant été comprises dans les décrets de décentralisation, l'administration supérieure a perdu toute action directe sur la marche de ces affaires. Les travaux qui ressortissent aux services hydrauliques touchent plus que tous les autres les droits privés et deviennent par cela même l'occasion de fréquents rapports avec les propriétaires intétéressés à ces travaux. Je compte que MM. les ingénieurs apporteront dans leurs relations avec les particuliers les dispositions conciliantes propres à aplanir les difficultés, et sauront leur offrir le ■concours empressé qui est une dette des fonctionnaires publics envers les administrés, en même temps qu'il provoque les améliorations et qu'il en assure le succès. La propriété privée, assurée de trouver auprès de MM. les ingénieurs des conseils éclairés, et un concours aussi bienveillant que désintéressé, ne craindra plus d'aborder ces utiles entreprises. L'initiative individuelle s'exercera ainsi d'autant plus librement qu'elle verra dans l'intervention administrative non plus un contrôle exigeant et une intervention gênante, mais un aide et un appui. C'est surtout à propos des questions de cette nature que je vous prie d'insister auprès de MM. les ingénieurs sur une très-prompte .expédition des affaires. Les intérêts privés connaissent mieux que l'administration publique le prix du temps. Une solution même favorable perd de sa valeur quand elle a été longuement attendue. Mes incessants efforts ont déjà réussi à abréger sensiblement la durée d'instruction des affaires, locales. Je vous prie de m'aider à l'abréger encore autant que le permet l'observation des formalités réglementaires. Vous n'ignorez pas que ce détail, si important au fond, a mérité d'attirer la sollicitude directe de l'Empereur. Pèche fluviale. — La question de la pêche fluviale, placée dans ies attributions exclusives du département des travaux publics par

le décret du 29 avril 1862, mérite une attention particulière. Déj des instructions générales ont été adressées à ce sujet à MM. les ingénieurs, et des explications plus détaillées leur seront transmises lorsque la législation actuelle aura subi les modifications qui sont actuellement en cours d'examen. Mais je vous prie d'inviter dès à présent MM. les ingénieurs et agents placés sous leurs ordres à étudier personnellement cette question, qui offre une importance réelle au point de vue de l'alimentation publique. Vous appellerez notamment leur attention sur l'étude des échelles à établir dans les rivières fréquentées par les poissons voyageurs, et vous leur recommanderez de consigner dans des rapports spéciaux toutes les observations qu'ils auront pu recueillir sur les mesures les plus propres à assurer le repeuplement des cours d'eau situés dans leurs circonscriptions respectives. Je désire d'ailleurs que votre compte de tournée présente votre appréciation particulière sur les améliorations que peut comporter cette partie du service, notamment au point de vue de l'organisation du personnel de surveillance et de l'activité apportée dans la répression des délits. Chemins de fer.— En ce qui concerne les chemins de fer, je n'ai pas à vous entretenir des questions relatives à l'exploitation, et je me bornerai à quelques courtes observations sur la construction et sur l'exécution de la voie, seuls points qui soient soumis à votre inspection. Les travaux de construction étant exécutés, sauf quelques rares exceptions, par les soins et aux frais des compagnies concessionnaires, MM. les ingénieurs n'ont à intervenir que pour la vérification des projets, et pour la surveillance de leur exécution. Ce double contrôle, confié à l'Administration dans l'intérêt public, doit s'exercer avec fermeté en tout ce qui touche les prescriptions du cahier des charges, mais avec réserve et ménagement dans toutes les questions qui n'ont pas un caractère prononcé d'utilité générale. L'économie dans la construction des chemins de fer est devenue une nécessité impérieuse dans l'intérêt, non pas seulement des compagnies, mais aussi du trésor public et du pays lui-même; car ce n'est qu'à cette condition que l'on pourra voir le réseau des chemins de fer se développer progressivement sur toutes les parties du territoire sans imposer à l'État de trop grands sacrifices. On ne saurait donc assez recommander à MM. les ingénieurs du contrôle de se placer à ce point de vue, dans l'examen des projets présentés par les compagnies comme dans la surveillance de leurs travaux, et de s'abstenir de toute exigence qui pourrait tendre, sans nécessité réelle, à en aggraver les dépenses. DÉCRETS,

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