Annales des Mines (1864, série 6, volume 3, partie administrative) [Image 32]

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examinés par elle, et elle a cru devoir indiquer sa préférence pour les appareils adoptés par la compagnie du Nord, en recommandant de continuer l'étude des moyens propres à appeler l'attention des agents sur l'extinction des feux des signaux de nuit. L'Administration supérieure, lorsqu'elle a cru devoir signaler aux compagnies tel ou tel appareil qui lui paraissait constituer une amélioration réelle au point de vue de la sécurité, a toujours agi avec la plus grande circonspection ; elle ne se départira pas aujourd'hui de cette ligne de conduite. En s'en écartant, elle déplacerait là responsabilité, ce qui aurait pour conséquence d'affaiblir l'action de la surveillance et de diminuer les garanties d'un bon service. Elle est habituée, d'ailleurs, à compter sur le zèle éclairé avec lequel vous poursuivez les améliorations de toute nature. Aussi, sans vous adresser, au moins quant à présent, aucune injonction formelle en ce qui concerne le choix des signaux qui protègent les bifurcations, je me borne à vous recommander, d'accord avec la Commission, le système actuellement en usagesurle réseau du Nord. Appareils fumivores. — L'article 52, § i", du cahier des charges stipule que les machines locomotives devront consumer leur fumée. Vous vous rappelez, Messieurs, la marche qui a été suivie par mes prédécesseurs pour l'application de cette disposition. Ils ne se sont pas opposés à la substitution progressive de la houille au coke, bien que la combustion de la fumée ne fût pas complète ; ils ont encouragé même, par une tolérance très-bien justifiée, cette pratique, qui, au point de vue économique, présente d'incontestables avantages, et ils ont suivi avec intérêt les essais qui ont été faits par quelques inventeurs pour arriver à la combustion complète de la fumée de la houille. Aujourd'hui que plusieurs des systèmes soumis à l'expérience ont amené de bons résultats, le moment semble arrivé où l'Administration peut, sans craindre de nuire au progrès que doit amener l'emploi de la houille, tenir la main à la stricte exécution du il' paragraphe de l'article 52 du cahier des charges. En conséquence, je vous invite à vouloir bien, dans un délai de six mois, vous mettre en mesure d'appliquer, sans exception, aux locomotives à voyageurs qui doivent brûler de la houille, l'un des appareils fumivores dont l'efficacité a été reconnue. Compartiments réservés aux femmes voyageant seules. — Aux termes de mes instructions récentes, et conformément à l'article 52, § 8, du cahier des charges, les compagnies disposent des compartiments spéciaux pour les femmes voyageant seules dans les voitures de 5e classe, cette mesure étant déjà appliquée dans les

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voitures de \ et de s« classe. Je n'ai aucune prescription nouvelle à vous faire à ce sujet ; mais je vous exprime mon désir formel de voir se généraliser dans le plus bref délai possible une mesure que recommandent également la convenance et l'humanité. Vitesse des trains express et omnibus. — La question de la vitesse des trains de voyageurs, soit express, soit omnibus, après avoir été introduite devant le Corps législatif, a été vivement discutée dans le public : elle a dû forcément, et par le retentissement qu'elle a €U et par les bonnes raisons qu'on a fait valoir en sa faveur, attirer l'attention du Gouvernement. L'Administration supérieure n'a pas dissimulé l'intérêt qu'elle y attache, puisque, dans les considérants de l'arrêté qui a organisé la Commission d'enquête, mon prédécesseur a spécifié en termes formels l'étude de l'augmentation de la vitesse des trains. En ce qui concerne les trains express, la Commission a émis l'avis suivant : « Il est convenable que, sur les lignes principales, la vitesse des « express atteigne, autant que possible, 55 à 60 kilomètres de mar« che effective par heure; mais cette accélération ne peut être u imposée aux compagnies qu'autant que le degré des pentes et « leur fréquence ne prescriraient pas de s'en abstenir dans l'inté« rêt même de la sécurité, et qu'autant que l'administration des « postes continuerait les efforts qu'elle a déjà faits, et qu'elle sim« plifierait le service soit par la réduction du nombre des arrêts, « soit par l'adoption de dispositions mécaniques pour la délivrance « et la réception des colis. » En ce qui touche les trains omnibus, la Commission a pensé « qu'en supprimant un petit nombre de stations, rien ne serait « plus facile que d'atteindre ou même de dépasser la vitesse effec« tive de ho kilomètres à l'heure. » Il résulte de l'avis même de la Commission que la question de la vitesse des trains de voyageurs est essentiellement complexe ; c'est réellement une question d'espèces, pour laquelle il n'existe pas de commune mesure, puisque le profil du chemin, le nombre des stations desservies et d'autres circonstances encore peuvent faire varier les exigences. Du reste, l'attention des compagnies a été appelée de tout temps sur la vitesse à imprimer aux trains, et toutes les fois que l'Administration a eu à examiner des ordres de marche, notamment aux changements de service d'été et d'hiver, la vitesse a fait le plus souvent le principal objet de ses observations. Je vous prie donc, Messieurs, de combiner votre prochain ser-