Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative) [Image 214]

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LOIS,

DÉCRETS ET

SUR

ARRÊTÉS

vement de la place de l'Étoile. Ces importantes entreprises sont aujourd'hui presque entièrement terminées. L'Administration municipale poursuit d'ailleurs avec activité les autres opérations prévues par la loi de i858. Le crédit affecté à ces travaux s'est élevé, en i865, comme dans les années précédentes, à 8.800.000 francs. Il reste à allouer, à partir du ^'janvier 186Û, une somme de 32.816.667 francs pour soldes des subventions dont le chiffre est dès à présent déterminé, et, en outre, une somme éventuelle de n.5oo.ooo pour le payement des subventions qui reste à liquider; soit, en totalité, hU.316.667 francs, Navigation intérieure. — Le réseau de la navigation intérieure se compose à la fois des rivières et des canaux artificiels. Ces voies navigables, en se complétant mutuellement, forment les grandes lignes qui mettent en communication nos bassins principaux ou qui desservent nos plus riches vallées. Le développement total des rivières navigables est de 9.500 kilomètres environ, non compris les parties simplement flottables entrains; mais sur une longueur de plus de 3.000 kilomètres,la navigation est ou purement nominale, ou presque nulle; en sorte qu'on peut réduire à 6.5oo kilomètres l'étendue réelle des cours d'eau où la navigation est effective. Quant aux canaux, leur longueur est de Z1.750 kilomètres. Le développement total des voies navigables est donc de n.25o kilomètres. Les transports par eaux, comme les transports par routes de terre, semblaient, ainsi que nous l'avons dit plus haut, devoir disparaître devant la concurrence des chemins de fer. Ici encore le fait a démenti cette prévision. Le trafic des voies navigables, qui était en i85o, de i milliard 722 millions de tonnes transportées a un kilomètre, a dépassé, dans les années suivantes, le chiffre de ■2 milliards de tonnes, a été, en 1861, de 2 milliards 200 millions de tonnes à un kilomètre, correspondant à un transport moyen de 195.000 tonnes parcourant la longueur totale des lignes navigables. En 1862, ce chiffre s'est élevé à 2 milliards 56o millions de tonnes à un kilomètre, soit à plus de 200.000 tonnes à la distance entière. Dans la même période de temps, îe trafic des chemins de fer s'est élevé de 553 millions à près de k milliards de tonnes transportées à un kilomètre. Cet énorme accroissement donne la mesure de l'essor imprimé au commerce et à l'industrie par le perfectionnement des moyens de communication. Bien que les premiers essais des écluses à sas, introduites en France dans le xvic siècle par Léonard de Vinci, aient été faits

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LES MINES.

sur des rivières, à savoir : sur la Vilaine, entre Rennes et Redon, par François I", et sur la Baïse, entre Nérac et la Garonne, par Henri IV, ces essais restèrent isolés, et les travaux entrepris à partir du xvne siècle pour la création d'une navigation intérieure eurent pour objet exclusif la construction de canaux. C'est ainsi qu'ont été établis, dans le cours de ce siècle, le canal de Briare, premier canal à point de partage qu'ait possédé la France; le canal du Midi, destiné à unir la Méditerranée à l'Océan ; le canal d'Orléans, qui comme celui de Briare, relie la Loire à la Seine par la rivière canalisée du Loing. Dans le siècle suivant et même sous le premier Empire, tous les efforts tendent vers le même but, et plusieurs canaux importants sont livrés au commerce. Les rivières, en effet, malgré leur imperfection, offraient à !a navigation une voie naturelle qui pouvait suffire à des besoins encore peu développés, et l'on dut se préoccuper, avant tout, de créer entre les divers bassins les lignes de jonction qui pouvaient seules établir des communications continues entre toutes les parties du territoire. Ce n'est qu'après l'achèvement des principaux canaux, c'est-à dire dans les trente dernières années, qu'on a senti la nécessité de compléter le réseau navigable, en améliorant le cours des rivières qui en forment une partie essentielle. Rivières.—Les travaux d'amélioration des rivières, entrepris sur une large échelle à partir de i835, et continués sans interruption depuis cett9 époque, ont reçu, depuis 1860, une nouvelle impulsion à l'aide des allocations extraordinaires accordées par les lois des i/l juillet 1860 et 2 juillet 1861. Cette activité s'est maintenue dans le cours de la dernière campagne. Le crédit affecté à ces travaux en i865 s'est élevé à 11 millions, et a été réparti entre vingt-sept rivières différentes. Mais la majeure partie de cette somme a été concentrée sur les entreprises qui offrent le caractère le plus prononcé d'utilité générale. Ainsi on a poursuivi avec activité la construction des barrages éclusés de la haute Seine et de lTonne, qui doivent substituer à la navigation intermittente par éclusées une navigation à tirant d'eau constant, et compléter ainsi, par l'intermédiaire du canal de Bourgogne et de la Saône, la ligne navigable de Paris à Lyon. On a continué en outre, sur la Seine, entre Paris et Rouen, les améliorations qui ont déjà produit d'importants résultats. La canalisation de la Marne, entreprise entre Dizy et la Seine, sur une longueur de 206 kilomètres, a été poussée avec activité, et l'on peut espérer qu'en i865 cette rivière, complètement améliorée, DÉCRETS,

i863.

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