Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative) [Image 4]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

SUR LHS MINES.

cution des travaux publics destinés à assurer aux industries de la France leurs meilleures conditions de succès. C'est dans cet ordre d'idées que nous allons tracer les princi-

Le principe de la liberté professionnelle a triomphé dans les délibérations du conseil d'État présidé par l'Empereur. Cette question recevra prochainement une solution définitive.

paux traits de la situation.

Le progrès réalisé dans les concours régionaux démontre combien est grande l'influence de cette institution sur la prospérité du pays. Deux chiffres suffisent pour en faire apprécier toute l'importance. Le nombre des animaux présentés dans les différents concours était pour l'espèce bovine, en i858, de i.58o, et en 18G2, de 5.107. Celui des instruments agricoles exposés était, en i858,de ». 199, et en 1862, de A.565.

y

Agriculture.

Le récolte de 1862 peut être considérée comme celle d'une année moyenne. Si certains départements du midi ont été moins favorisés, les contrées du nord de l'Empire, où la production est de beaucoup la plus importante, ont été généralement bien partagées. D'ailleurs les régions méridionales ont reçu de leurs récoltes en vins d'amples dédommagements. Depuis les traités de commerce avec la Grande-Bretagne èt la Belgique, cette branche importante de notre production nationale a reçu un développement qu'il serait plutôt permis de considérer comme excessif que comme insuffisant. La législation nouvelle sur les céréales, qui a remplacé au mois de juin 1861 le régime de l'échelle mobile, a continué à produire les résultats les plus heureux. Du 1" août 1861 au5i juillet 1862, l'importation du froment en France s'est élevée à près de 16 millions et demi d'hectolitres. Ce vaste mouvement commercial a maintenu le prix des grains à un niveau constamment modéré. Il n'est pas téméraire d'affirmer que, sous l'ancienne législation et dans des circonstances analogues, le cours des céréales aurait éprouvé une hausse excessive et profondément douloureuse pour la population. Au contraire, le déficit laissé dans les ressources alimentaires du pays par la récolte de 18C1 a été facilement comblé, sans recours à des mesures exceptionnelles, sans souffrances vives de la part des classes laborieuses. L'agriculture elle-même n'a eu nullement à se plaindre du développement considérable des importations de céréales étrangères; les prix sont toujours restés dans des limites qui lui assuraient la rémunération légitime de ses efforts et de ses travaux. Le prix moyen du froment pour la France, f du 1" août 1861 au 1" juillet 1862, aétéde25 ,27 par hectolitre d'après les mercuriales générales, et de 26',89 d'après les mercuriales des anciens marchés régulateurs. Pour les quatre mois écoulés du 1" août au 3o novembre 1862, le prix moyen résultant des mercuriales des anciens marchés régulateurs a été de 2i',8g. La proclamation de la liberté du commerce des céréales devait, par voie de corollaire, ramener l'attention du Gouvernement sur l'organisation réglementaire de la boulangerie dans l'Empire.

L'institution des primes d'honneur a de nouveau mis en lumière les remarquables travaux que de nombreux cultivateurs ont accomplis sur leurs domaines dans les départements du Pas-de-Calais, de la Mayenne, des Ardennes, de la Meurthe, de Maine-etLoire, du Cher, de l'Allier, de la Haute-Vienne, de la Creuse, des Hautes-Alpes, de Tarn-et-Garonne et des Pyrénées-Orientales. L'administration a d'ailleurs reconnu, avec une réelle satisfaction, parmi les lauréats des concours, un grand nombre d'élèves sortis des écoles d'agriculture et des fermes-écoles. L'agriculture française a couronné ces succès partiels par un triomphe plus éclatant. Les produits présentés à l'Exposition internationale de Londres ont été l'objet des récompenses du jury et des éloges des représentants de toutes les nations. Industrie et commerce.

Pendant l'année 1862, la situation industrielle et commerciale du pays a été généralement bonne. Ainsi, d'après les renseignements périodiquement fournis au département de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, on constate que l'industrie lainière est dans un état de grande prospérité. Dans le centre elbeuvien. la fabrique est en pleine activité et a pu donner du travail à de nombreux ouvriers que la crise qui sévit sur l'industrie cotonnière avait laissés en chômage. A Roubaix, le travail est très-actif et paraît assuré pour toute la

aison d'hiver par suite des commandes arrivées aux fabricants de

ce grand centre industriel. Partout, en un mot, l'industrie qui met la laine en œuvre est dans une situation brillante. L'industrie du lin et du chanvre est également en voie de progrès ; ses produits sont recherchés par la consommation qui, vu le haut prix du coton, tend à substituer la toile aux tissus de coton.