Annales des Mines (1855, série 5, volume 4, partie administrative) [Image 294]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

58a

PERSONNEL.

IL

I mars

1781.

Versailles

G-, p.

186.

ARRÊT

DD

ADMINISTRATION TECHNIQUE

CONSEIL DE

ADMINISTRATION TECHNIQUE.

D'ETAT

DD

ROI

(l).

PORTANT

CRÉATION

°-DA'J'RE INSPECTEURS DES MINES.

gur ce qUj a été représenté au roi, étant en son conseil, qu'un des moyens qu'on pourrait plus efficacement employer, pour retirer tout l'avantage qui peut résulter de l'exploitation des substances métalliques qui se trouvent dans le royaume, serait de choisir un certain nombre de sujets instruits, qui,

(1) La collection Rondonneau renferme un arrêt du conseil d'État du roi, du 20 avril 1727, — reproduit dans le Code. Mathieu (p. 295.) — qui commet le sieur François Morel pour inspecteur des mines des Pyrénées. La lecture de ce document montre tout de suite qu'il ne s'agit que « d'une personne au fait de la méchanique des monnaies et n des essais des mines » chargée de « tenir registre de la qualité et » quantité de toutes les matières qui se tireront » des mines dont il est question dans l'édit de lévrier 1722, « ainsi que de la conversion qui » s'en fera en flancs pour être envoyés aux monnaies. » Le mémo nom et la même fonction se rencontrent encore, dans un arrêt du conseil du 23 mars 1734 (R.), pour les mines du Roussillon. — Il faut chercher l'origine de l'administration technique des mines dans la citation suivante: a Vers cette époque (1752), le gouvernement Français, éclairé par » les nombreuses réclamations adressées au roi, sur le désordre avec » lequel les mines étaient exploitées et sur la nécessité d'y remédier, » désirait former des hommes instruits, capables de répandre les con» naissances do l'art des mines parmi les exploitants et de faire régula» risi-r leurs travaux. »( Annales des mines, 1" série, 1.1, p. 493 ; Notice nécrologique sur M. Guillot-Duhamel, inspecteur général des mines. — L'arrêt du conseil de 1781 est le seul acte connu sur les prédécesseurs réels des ingénieurs actuels des mines. On a remarqué qu'il était question, dans l'arrêt du 19 mars 1783, relatif aux mines de métaux (art. 5 et 8), d'un intendant général des mines; on retrouvera cette mention dans i'arrët de même date concernant l'école des mines, où il est même parlé (art. 12) de l'intendant général des mines, minières et substances terrestres de France. L'arrêt réglementaire, également du 19 mars 17S3, sur les mines de houille, cite («rt. 4 de l'arrêt et 8 du règlement) les inspecteurs ou sous-inspecteurs généraux. Il n'a été trouvé aucun document relatif à l'établissement de ces fonctions. On trouve seulement quelques détails complémentaires dans un mémoire très-intéressant de M. de Bonnard , inspecteur général des mines, intitulé Observations d'un mineur sur le discours relatif aux mines,

585

d'après des tournées qu'ils feraient annuellement dans différentes provinces, se mettraient à portée de rendre compte à l'administration des mines exploitées ou non exploitées qui y existent, et qui auraient des connaissances assez étendues sur cette matière pour pouvoir juger de la manière dont se font les exploitations ; s'assurer de la solidité et régularité des travaux; veiller à la sûreté des ouvriers qui y sont employés ; aider les entrepreneurs de leurs conseils, et indiquer à l'administration celles desdites exploitations qui, à raison de leur utilité et de leur importance, pourraient mériter plus particulièrement d'être encouragées. A quoi voulant pourvoir; ouï le rapport du sieur Moreau de

prononcé à la chambre des députés, le 28 février 1816, par M. Dugas do Varennes (Paris, 1810); voici un extrait (p. 39) de cette brochure: « En 1788, l'administration et le corps des mines se composaient : » D'un intendant, ayant un premier commis et des bureaux; » De deux commissaires du roi à la visite des mines et bouches à feu » du royaume ; » De cinq inspecteurs généraux des mines, de trois sous-inspecteurs, » de six ingénieurs, dont on devait augmenter le nombre à mesure que » les élèves auraient acquis une instruction suffisante; » D'un directeur de l'école royale des mines, de deux professeurs, de » douze élèves. Il y avait en outre un bibliothécaire et plusieurs autres » employés. » Les commissaires du roi et les inspecteurs et sous-inspecteurs fai» saient des voyages qui leur étaient payés, etc. » 11 y avait de plus, dans les pays d'état, différents fonctionnaires » chargés de surveillance sur les mines ou sur les objets qui y avaient » rapport. Nous citerons seulement les inspecteurs des tourbières de » Picardie et d'Artois. » Il existait une administration spéciale des carrières de Paris, qui » coûtait 25 ou 30.000 francs annuellement (*). » Enfin les inspecteurs et sous-inspecteurs des manufactures rem» plissaient, pour ce qui regarde les forges, verreries et autres usines, » une partie des fonctions aujourd'hui attribuées aux ingénieurs des » mines. »

(*) FONDATION DE L'INSPECTION GÉNÉRALE DES CARRIÈRES. Le comte d'Angiviller, directeur général des bâtiments du roi, assisté du lieutenant de police Lenoir et d'une commission de l'Académie d'architecture, se rendit compte, par ses propres yeux,de toute l'imminence du danger, et, à la suite de sa visite, le 4 avril 1777, Charles Aiel Guillaumot, architecte du roi, fut nommé contrôleur, inspecteur général en chef des visites et opérations relative! aux carrières de Paris. Le jour même où l'inspecteur général s'installait, une maison de la rue d'Iïnfer était englouliedans une carrière placée à 80 pieds au-dessous du sol. (Annales des mines, 5' série, t. Vil, p. 77. Anciennes carrières de Paris, par M. de Fourcy, ingénieur des mines.)