Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 207]

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CHAPITRE II. RÉSULTATS. Ainsi que nous l'avons déjà signalé, quelques auteurs ont étudié partiellement, avant nous ou après nous, l'azote brut (azote -+- gaz rares) de grisous ou de mélanges gazeux naturels divers riches en gaz combustibles. En ce qui concerne la radioactivité des gaz souterrains autres que les gaz des eaux minérales (nous rappelons que nous avons étudié de nombreux gaz spontanés de sources), un assez grand nombre de mesures ont été effectuées, et l'on a aussi dosé le radium dans quelques échantillons de houille. Comme nous aurons l'occasion, dans le chapitre suivant, de parler spécialement de tous ces résultats pour les comparer aux nôtres, nous les passerons ici sous silence. Voici donc nos déterminations. Provenance de nos échantillons de grisous. — Los grisous qui ont fait l'objet de nos analyses sont au nombre de cinq. Trois proviennent de mines situées au nord de la France : Liévin (Pas-de-Calais), Anzin (Nord) et Lens (Pas-de-Calais), et les deux autres sont d'origine étrangère : grisou de Frankenholz (Palatinat) et grisou des charbonnages de l'Agrappe, près Mons (Belgique). Grâce à l'obligeance de MM. Henry Le Chatelier, membre de l'Institut et Inspecteur général des Mines; Antoine Guntz, correspondant de l'Institut et directeur de l'Institut chimique de Nancy; Lucien Cayeux, professeur de géologie au Collège de France, et Jules Bolle, ingénieur des mines et professeur à l'École des mines du Hainaut, nous avons été mis en rapport avec MM. les Directeurs et Ingénieurs des mines susnommées et, en particulier, avec MM. Taffanel, directeur de la Station d'essais de Liévin; Champy, directeur général, et Courtinat, directeur divisionnaire des mines d'Anzin ; Cuvelette,

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directeur général adjoint, et Jacquelin, ingénieur, des mines de Lens. A tous, ainsi qu'à toutes les autres personnes qui se sont si aimablement employées à nous procurer les grisous et divers renseignements, nous adressons ici nos très sincères remerciements. Nous extrayons de l'importante correspondance à laquelle ont donné lieu nos recherches avec MM. les Directeurs et Ingénieurs des mines intéressés, les indications suivantes sur l'origine des grisous qui nous furent envoyés. Grisou de Liévin. — Ce gaz, prélevé du 4 au 7 mars 1910, provient du soufflard qui alimentait alors la Station des essais. Ce soufflard, dit « soufflard nord », était situé à une profondeur de 526 mètres dans une galerie au rocher de la fosse n° 3 des mines de Liévin. Il apparut, en 1907, au fond d'un trou de mine foré dans des grès, au moment où l'on arrêtait le creusement de la galerie, à 20 mètres de la concession de Lens. Température : environ 25°. Grisou d'Anzin. — Le gaz qui nous a servi fut prélevé au soufflard de la fosse Hérin, à l'étage de 500 mètres, voie de la Grande Veine. Le soufflard est complètement dans le toit géologique de la veine, constitué par des bancs irréguliers à fissures nombreuses. Température : 15° (?). Date du prélèvement : 6 juin 1910. Grisou de Lens. — Le grisou envoyé provient d'un trou de sonde horizontal, de 4 mètres de profondeur, foré en massif vierge, dans la veine n° 4 de la fosse n° 13 des mines de Lens, veine recoupée à 850 mètres au nord du puits, à l'étage de 551 mètres. La puissance de cette veine est de 0 m ,55. Température : 20°, 5. Date de la prise d'essai : 10 juin 1911. Grisou de Frankenholz. — Ce grisou est fourni par l'un des trous forés à la profondeur de 442 m ,25 dans l'exploitation de la couche n° 7. Les forages présentent, sur leur hauteur (40 à 50 mètres), plusieurs soufflards de