Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 9]

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DISCOURS

PRONONCÉS

AUX FUNÉRAILLES

DE M.

A.

OLRY

A son arrivée, elle comptait 3.500 appareils soumis à sa surveillance; elle en compte actuellement 8.500. Tel est le bilan de vingt années d'efforts. Les bulletins de notre Association sont pleins de travaux et de mémoires, du plus haut intérêt, ayant trait à toutes les questions techniques ou administratives concernant les appareils à vapeur ; ils témoignent de l'activité remarquable et de la compétence affirmée de notre Délégué-général. C'était pour nous un véritable plaisir d'assister aux réunions mensuelles du Conseil d'administration. M. Olry savait, en effet, donner à tous les sujets traités un tel • intérêt, une forme si brillante, si séduisante, que nous restions sous le charme, . goûtant une véritable jouissance littéraire à écouter sa parole facile et élégante. Il excellait â dépouiller les questions les plus complexes des détails inutiles qui les obscurcissaient ; il les présentait de telle façon qu'elles apparaissaient claires et limpides, et il en dégageait habilement les caractères essentiels. Sa conversation était des plus intéressantes et grâce à une mémoire prodigieuse, il l'émaillait de souvenirs précis qui en décuplaient l'attrait. Sa plume était aussi merveilleuse et son style était celui des plus distingués écrivains. J'ai conservé précieusement des lettres qu'il m'écrivait dans une période très triste de ma vie, tant m'avaient ému et consolé les affectueux sentiments de ce grand cœur qui débordait de bonté. Joignant à sa grande intelligence un jugement sûr, il était pour nous un guide précieux, et nous écoutions religieusement ses avis et ses conseils. M. Olry a rendu à notre Association les plus grands sorvices et le gouvernement de la République voulut bien enfin le reconnaître en le nommant, l'année dernière, 0 l 'Acier dans l'Ordre de la Légion d'honneur. Notre joie

DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES DE M.

A.

OLRY

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fut grande; il était si apprécié, si aimé de tous, et nous avions espéré que sa santé se serait améliorée. Il n'en a rien été, et nous sommes réduits aujourd'hui à pleurer le départ de ce si bon ami. Il est de ceux qu'on n'oublie pas ! La place qu'il occupe dans nos cœurs est trop grande, le rôle qu'il a joué au milieu de nous trop important, pour que tout cela s'efface! Nous nous efforcerons de l'imiter un peu ; nous conserverons de lui un impérissable souvenir. Je souhaite que l'expression si vraie de nos sentiments et de notre profonde sympathie apportent un léger baume dans le cœur des siens qu'il chérissait tant. Et c'est en pleurant avec les vôtres, mon cher Olry, que je vous dis adieu !

DISCOURS DE M. COMPÈRE, Ingénieur-directeur de l'Association parisienne de propriétaires d'appareils à vapeur.

Messieurs, La mort de notre Collègue est un grand deuil pour la collectivité des Associations de propriétaires d'appareils à vapeur, Nous ne regrettons pas seulement le collègue éclairé qui avait apporté tant d'éclat et d'autorité à nos réunions annuelles, mais encore, et surtout, l'ami sûr et dévoué qui avait imprimé à nos Congrès ce caractère d'intimité qui les avait transformés peu à peu en une conférence amicale technique. En succédant en 1892 à Cornut, dont les grands travaux sont encore présents à l'esprit des Ingénieurs des Associations, Olry continua la collaboration si féconde que la puissante, Association du Nord pouvait donner à nos Congrès. Il dirigea plus particulièrement ses travaux