Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 226]

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ENQUÊTE

SUR

L'ANKYLOSTOMIASE

DANS

LES

MINES

DE

FER

DE

LA

LORRAINE

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r

ankylostomicide (D Jean Henry, Ankylostomatose, 58 ; Imprimeries réunies de Nancy, 1910). D'autre part, l'immunité d'une mine ne saurait probablement être expliquée par la température seule, qui est, dans nos mines profondes, de 15 à 16° C. dans l'eau et dans l'air (mine de Pienne, 223 mètres), et exceptionnellement de 18°. (De Haldane et quelques observateurs ont donné la conclusion que l'évolution du parasite était complète, mais seulement plus lente, à 15° et même à 12° C.) Aussi, pour juger définitivement s'il y a une immunité véritable des mines de fer vis-à-vis des Ankylostomes, et quelle peut en être la cause, nous croyons qu'il y aurait intérêt à répéter et varier, dans la mine même, les essais de culture qui ont donné des résultats positifs au laboratoire pour préciser expérimentalement les conditions de développement des larves et de germination des œufs dans les mines de fer. A ce point de vue, il nous paraît que les mines de Pienne ou du Fond de la Noue seraient particulièrement favorables aux recherches à cause de leur disposition, de leur température, et aussi de la présence de porteurs d'œufs.

Y.

Le séjour dans la mine de fer serait-il favorable à la guérison spontanée des hommes contaminés par l'ankylostome? — Pour constater et dater une guérison, il y aurait lieu de faire examiner régulièrement les huit porteurs d'œufs que nous avons trouvés, et qui ne paraissent pas pour l'instant nécessiter des soins. [Mais il peut être difficile de rester en relation avec des hommes aussi instables que les mineurs étrangers. A

la mine de Pienne, il a fallu, une année, embaucher 1.800 hommes pour en avoir 450 régulièrement. A Villerupt, la mairie, depuis 1893, n'a pas délivré moins de 35.863 feuilles d'étrangers. L'usine de Micheville, en trois ans et demi (mineurs exceptés), a dû embaucher

15.000 ouvriers pour en garder régulièrement 3.000 ]

VI.

Y a-t-il des mesures spéciales prophylactiques à conseiller? — En attendant que la question qui est à l'étude de l'immunité des mines de fer vis-à-vis des Ankylostomes européen ou américain soit résolue définitivement, à la fois par des observations et par des expériences prolongées suffisamment, je conseillerais aux exploitants, pour assurer le maintien de la bonne situation actuelle : 1° De continuer à surveiller ces mines, qui semblent, d'après ce premier coup de sonde actuellement indemnes, par une nouvelle enquête portant sur 20 p. 100 du personnel surtout français de quelques mines, chaque

quatre ou cinq ans par exemple; 2° De faire, dès aujourd'hui, examiner systématiquement dans les mines lorraines (qui sont destinées à prendre un si grand développement et à augmenter beaucoup leur personnel), lors de la visite d'embauchage : Les mineurs de houille ; Les ouvriers des plantations de café ; Les mineurs de soufre ; Les ouvriers des tunnels infectés; Les coloniaux. Cet examen peut être fait facilement par le personnel actuel de quelques Compagnies déjà outillées que j'ai pris soin d'instruire de cette recherche. Sous peu, il y aura