Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 161]

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LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE

LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE

Cas de lit donnant 8 tonnes par kilowati-an industriel avec économie de 36 ht. par tonne. Prix du combustible.

Pnx Prix du courant.

Centimes.

Francs.

Ore.

25

34,75

39

54

35

48,65

48

.67

45

62,55

55

76,45

58 67

80 93

65

90,3»

76

106

75

104,25

8a

119

85

118,15

132

95

132,05

9r 10' t .

Couronnes.

14b

Les déterminations successives précédentes de la correspondance entre le prix du kilowatt-an aux bornes de l'usine et du combustible végétal employé en Suède pour les fontes de qualité qui sont la qualité courante, permettent de voir que, dans les conditions favorables où se trouve la péninsule Scandinave au point de vue des forces hydrauliques, le nouveau procédé peut y trouver un champ d'application assez vaste. CONCLUSION. De tout ce qui précède on peut conclure qu'il existe a l'heure actuelle des appareils plus ou moins dérivés des hauts fourneaux, et pratiques pour la production électrique industrielle de la fonte. Ces appareils ont été principalement étudiés jusqu'ici en vue de l'emploi comme réducteur du charbon de bois : ils ont permis de constater qu'au point de vue du combustible, l'économie peut varier entre les 3/5 et les 2/3 de ce qui serait normalement nécessaire dans un haut fourneau ordinaire traitant les mêmes minerais, et qu'au point de vue de la force électrique, la consommation à la tonne pour des lits de fusion

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rendant 52 à 06 p. 100 de fonte oscille entre 1 /3 et 1 /4 de kilowatt-an disponible aux bornes de l'usine. Le procédé électrique de fusion des minerais de fer paraît, dans ces conditions qui sont pourtant moins favorables que celles que l'on avait pu espérer réaliser un moment, intéressant pour les pays à combustible cher et à force hydraulique facile à capter ; il est aussi tout indiqué pour être employé par des régions oii l'on a à ménager les ressources de combustible. C'est pour ces diverses raisons que la Suède a tant contribué à mettre au point ce nouveau procédé sidérurgique, y trouvant en particulier la possibilité, sans accroître sa consommation de charbon de bois, d'augmenter par contre considérablement sa production de fontes fines. Il peut également justifier la création d'industries nouvelles dans des contrées, comme la Californie, éloignées des centres ordinaires de production, où les fontes sont forcément importées et coûteuses. De même, on peut espérer que, grâce à ce procédé, certaines régions verront se créer chez elles une industrie sidérurgique notable, principalement dans le domaine des fontes fines qui, à cause de leurs prix de vente plus élevés, supporteront plus facilement des transports coûteux vers des régions consommatrices. Ce peut être le cas pour le Brésil, où les ressources minérales, forestières et hydrauliques concourent à indiquer l'implantation d'usines électro-sidérurgiques dont on a parlé en ces derniers temps ; ce peut l'être également ' pour certaines de nos colonies françaises bien partagées à ces divers points de vue, comme nos possessions indo-chinoises.