Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 79]

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LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE

§ 3. —

EXPÉRIENCES DE SAULT-SAINTE-MARIE.

Si les résultats annoncés dans le rapport delà commission canadienne constituaient des documents intéressants, ils n'élucidaient pas néanmoins complètement le problème de la production électrique de la fonte. La commission n'avait en effet pu assister qu'à des expériences sommaires, et en particulier ne pouvait se., faire une idée sur les trois points principaux suivants, importants pour le Canada : 1° Possibilité de traiter économiquement au haut fourneau la magnétite aux propriétés hautement conductrices ; 2° Possibilité d'obtenir des fontes pures en soufre à partir de minerais assez sulfureux ; 3° Possibilité d'employer à la place du coke le charbon de bois fabriqué avec des déchets de scierie ou des matières de basse qualité, alors qu'à Livet des expériences rapides avaient paru peu satisfaisantes. Aussi entreprit-on une installation importante d'essais à Sault-Sainte-Marie, en Ontario ; une somme de 15.000 dollars fut affectée aux études par le gouvernement du Dominion; la Lake Superior Power C° mit à disposition gratuitement pendant quatre mois 300 chevaux électriques ainsi que l'emplacement nécessaire dans un de ses bâtiments ; les appareils électriques (transformateurs, compteurs, etc..) furent fournis par la Compagnie Westinghouse et la Keyston Electric C° et les électrodes furent acquises en Suède. La mise en marche eut lieu en janvier 1906, et les premiers résultats furent sommairement annoncés au Congrès International de chimie appliquée, tenu à Rome en avril-mai 1906. Le four utilisé était construit d'après lés plans de. MM. Haanel et Héroult: il était très simple. Il présentait

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extérieurement une forme cylindrique à paroi latérale constituée par une armature d'acier, à fond formé d'une plaque de fonte de 1.220 millimètres de diamètre. L'intérieur était garni de briques réfractaires à la partie supérieure ; à la base était un garnissage en carbone.

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Fie. 3. — Four de Sault-Sainte-Marie. Type 1.

L'armature d'acier était constituée par deux tôles de 5 millimètres d'épaisseur et de hauteurs respectives de 940 et 1.220 millimètres, réunies au moyen de cornières et de boulons, ce qui rendait les réparations du four plus faciles. Pour diminuer l'influence des phénomènes d'induction, une bande verticale de cuivre de 254 millimètres interrompait le revêtement extérieur en tôle.