Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 50]

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NOTE SUR L'APPAREIL FLEUSS'

bases que les évaluations analogues du rapport précité, à l'occasion d'essais des appareils Tissot, Draeger et Securitas. L'ouvrier exécutait un certain nombre de montées et descentes successives, puis s'arrêtait quelques instants^ Au début de chaque repos, on faisait une prise de gaz .au moyen d'un ajutage monté au voisinage de l'embouchure, du côté de l'arrivée d'air. Au cours de l'exercice, il est arrivé que, le sac étant trop gonflé, on a fait fonctionner la soupape d'échappement pour évacuer l'excès de gaz. Il est arrivé également que, pour rafraîchir l'air, on a partiellement vidé le sac au moyen de cette soupape et remplacé l'air chaud évacué par de l'oxygène frais au moyen de la communication directe. L'oxygène employé, de même provenance que celui qui sert couramment au Poste Central de Secours de Liévin,, était fabriqué par le procédé Claude et tenait environ 98 p. 100 d'oxygène, le résidu étant formé d'azote. Quant au débit, il est fixé à environ 2 litres, par construction. Toutefois l'ouverture du by-pass réalise des débits momentanés beaucoup plus considérables. Il est nécessaire, au point de vue physiologique, que la teneur en oxygène ne s'abaisse pas trop au-dessous de la teneur de 21 p. 100 qui est celle de l'air. L'extrême limite paraît être de 16 p. 100, mais il n'y a aucun inconvénient à ce que le taux soit très élevé, à ce que le sauveteur respire de l'oxygène presque pur. Or, on sait que, dans les conditions normales de travail, la consommation d'oxygène est inférieure à 2 litres. Le coefficient d'utilisation de l'appareil Fleuss doit être habituellement franchement inférieur à l'unité, et l'on doit trouver des teneurs en oxygène assez élevées. Ces teneurs se sont, en effet, presque toujours maintenues entre 70 et, 90 p. 100. Uneseule fois on est descendu à 40 p. 100. D'autre part, le volume du sac respiratoire, qui est

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égal à 8 litres, crée une réserve suffisante dans le cas où un excès momentané de travail entraînerait une consommation d'oxygène supérieure à 2 litres. D'une manière générale, les conditions d'établissement de l'appareil Fleuss sont, au point de vue delà balance de l'oxygène, identiques à celles de l'appareil Securitas, qui ont été jugées satisfaisantes dans le rapport précité. Mais l'appareil Fleuss offre une garantie supplémentaire grâce à la présence de son by-pass, qui permet de remédier instantanément à un manque d'air éventuel. Il suffit d'ouvrir de 2 millimètres la valve du by-pass pour obtenir un débit six fois plus grand que le débit normal. Une ouverture plus franche donne naturellement un débit encore plus considérable. De ce fait l'appareil Fleuss est de tous les appareils existants celui qui donne les meilleures garanties contre un manque d'air ou un abaissement excessif de la teneur en oxygène à la suite d'un travail momentanément exagéré. 2° Teneur en acide carbonique. — La teneur en acide carbonique dépend de l'intensité du travail etde la qualité de la régénération. Il est bon qu'elle se maintienne audessous de 1 p. 100 ; en tous cas, elle ne doit pas dépasser 3 p. 100, et ce résultat doit être obtenu, même aux instants de travail intensif et aussi en fin d'exercice, quand le régénérateur approche de son épuisement. Les essais ont montré que la teneur se maintenait, en général, entre 0,5 et 1 p. 100 ; dans un essai, elle est montée à 2 p. 100, au terme de deux heures d'exercice, durée normale de l'appareil. La durée de l'exercice a été portée deux fois à trois heures en changeant la bouteille d'oxygène, mais sans* renouveler la soude du régénérateur, afin d'apprécier si celui-ci était largement calculé. La première fois, le taux d'acide carbonique est monté à 3 p. 100 au terme des