Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 159]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

314

EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

mètres, à la dose de 450 grammes par mètre cube. En galerie libre, ce gisement avait donné des temps totaux de parcours d'environ 175/100 de seconde, avec pression de 3 kg ,750 à 10 mètres de l'orifice (essais 276 et 277). Pour l'essai 282, on modifia les conditions expérimentales en accumulant, sur les 10 derniers mètres, un barrage partiel de terre argileuse, obstruant le quart de la section de la galerie. Ce taux d'obstruction fut insuffisant pour mettre en évidence l'effet attendu; la durée de parcours fut à peu prèsla même, 160/100 de seconde, et la différence de temps ne fut pas si grande qu'on ne pût l'attribuer à des irrégularités dans la composition du gisement poussiéreux. La pression fut plus élevée, comme on pouvait, dans une certaine mesure, s'y attendre; elle s'éleva à 9 ks ,650. Mais l'effet fut tout différent pour l'essai 283 où la section obstruée sur les 10 derniers mètres atteignit le tiers delà section totale. Alors l'allure de l'explosion changea complètement ; la flamme mit 2,57 secondes à parcourir les 220 premiers mètres au lieu de 1 ,60 seconde et comme dans tous les cours lents, la pression ne se développa pas ; elle fut d'environ 1 kilogramme sur toute la longueur de la galerie et même juste en deçà de l'obstruction. L'essai 284, identique au précédent, donna des résultats semblables. Enfin l'essai 285 fut combiné en obstruant les deux tiers de la section de la galerie sur les 10 derniers mètres. Cette fois les résistances opposées à l'écoulement des gaz furent suffisantes pour faire monter un peu la pression qui atteignit 2 kg ,600 à 150 mètres, l ks ,450 à 185 mètres et 2 ks ,500 à 220 mètres de l'origine; mais la flamme progressa encore plus lentement qu'auparavant et ne parut à 200 mètres que 2,99 secondes après l'origine de l'explosion. Ainsi fut mise nettement en évidence l'influence des ondes réfléchies sur l'allure de l'explosion ; en même temps, nous observions la grande puissance de

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

315

soulèvement des chasses d'air qui précèdent la flamme ; a plus grande partie du barrage en terre argileuse damée était projetée par ces chasses d'air, et nous constations que la flamme, arrivant à l'orifice dans une atmosphère surchargée de matières incombustibles et froides, était éteinte après un parcours de 5 à 6 mètres au lieu de s'épanouir sur une soixantaine de mètres de longueur. Ce fut le point de départ dos recherches sur la schistification concentrée dont il sera question plus loin (*). Vérification, par l'enregistrement des variations de pression, de l'hypothèse de l'influence des ondes de retour. — Analyse des diagrammes de pression . — Assurément ces expériences comparatives paraissaient nettement confirmer l'hypothèse de l'influence des ondes faisant retour de l'orifice vers l'origine de la galerie; elles montraient au moins que les ondes condensées que devait renvoyer l'obstruction, empêchaient la flamme de s'accélérer comme de coutume ; mais il n'était pas positivement démontré que la présence d'un orifice libre eût pour effet de rendre l'explosion plus vive que si la galerie s'était prolongée indéfiniment. L'existence même de ces ondes dilatées fut à ce moment contestée. Il importait d'élucider ce point et en même temps d'acquérir des notions plus claires sur le développement des pressions. C'est pourquoi nous fîmes établir les enregistreurs de pression que nous avons- décrits plus haut. Nous avons, pour un certain nombre d'essais, reporté sur les diagrammes de parcours de flamme les courbes de variation de pression enregistrées en divers points de la galerie (Pl. XIV, XV et XVI). L'échelle des abscisses est la même, et, grâce aux (*) Ces premières constatations furent l'objet d'une communication à l'Académie des Sciences du 13 décembre 1909.