Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 106]

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2° Massif de Collo (*). — C'est un grand massif éruptif formant promontoire entre Collo et l'oued Zhour et que limite au Sud une bande d'argiles et de grès de l'éocène supérieur. Ces dernières assises sont aussi représentées par quelques lambeaux au milieu des roches massives de constitution et d'âge variables. L'étude pétrographique détaillée de cette région reste à faire et je ne puis que résumer ici les quelques pages que lui ont consacrées MM. J. Curie et G. Flamand (**). Dans la partie Ouest du massif, limitée approximative- I ment par le méridien du cap Bougaroun, se montrent des roches à structure granitique : granités et dioritcs quartzifères. Vers l'Est, on rencontre des affleurements d'andésite à augite, de dacite, de microgranite passant à la rhyolite et de serpentine ; celle-ci, au milieu de laquelle de la calcite et de la dolomie s'isolent en filets ou en lentilles, provient de la transformation d'une péridotite plus ancienne que la rhyolite dont les filons la traversent; microgranite et rhyolite ont métamorphisé les marnes et les grès et sont par conséquent post-éocènes. La serpentine est au contraire recouverte par des sédiments de l'éocène supérieur.' Tous les gîtes du massif de Collo paraissent être des gîtes de ségrégation ou de départ; mais, s'ils sont fort nombreux, aucun d'eux ne présente actuellement d'importance pratique. A Ain Sedma,on a exploité des amas de fer oxydulé et de fer oligiste de faible volume, situés au contact de la serpentine et de la rhyolite; de haute teneur en fer, les minerais étaient toujours faiblement (*) Voir carte au 1/50.000, feuilles du cap Bougaroun et de Collo. (**) J. CURIE et G. FLAMAND, Étude succincte sur les roches éruptives de l'Algérie, in Description stra ligrnphique générale de l'Algérie, par A. POMEL (1889), p. 29. Les auteurs que je suis paraissent avoir principalement parcouru la partie Est du massif de Collo, entre cette ville et le cap Bougaroun. C'est, d'ailleurs, la zone qui m'intéresse particulièrement.

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phosphoreux et parfois riches en silice (*) ; à peu de distance de la surface, la pyrite se substituait aux oxydes. En 1879, Tissot, aux observations de qui il faut si souvent recourir, signale que la rhyolite est stérile et qu'il y a passage progressif entre la magnétite à haute teneur ou la pyrite et la péridotite ou la serpentine. Parfois, d'ailleurs, assez loin des dykes de rhyolite, la péridotite dont le fer chromé est un élément constant se montre en surface très chargée d'oligiste jusqu'à constituer un minerai de mauvaise qualité. La pyrite forme encore une auréole autour de certains affleurements éocènes isolés au milieu de la serpentine. Enfin, celle-ci renferme à Euch el Bez, au voisinage immédiat d'AïnSedma, du fer chromé enrobé dans de l'argile et des traces de nickel dans des filonnets d'une roche calcaire et magnésienne. La pyrite cuivreuse existe en de nombreuses localités. De 1879 à 1884, l'exploitation ayant pour objet la production des minerais oxydés du fer n'a donné que des résultats peu remarquables (extraction totale : 20.000 tonnes environ) ; rapidement, la présence de la pyrite est devenue une gêne, bien qu'on ait essayé de griller les produits trop sulfureux dans un four à cuve. Récemment, on a cherché, mais sans plus de succès, à utiliser la pyrite elle-même. 3° Massif du Filfila (**). — A l'Ouest de Philippe ville, | (*) L'analyse suivante représente une moyenne des échantillons non pyriteux : Fer . . . 68 à 70 p. 100 Silice 2 S Phosphore 0,04 0,05 Voir aussi A. CARNOT, Minerais de fer de la France, de l'Algérie et de la Tunisie analysés au bureau d'essai île l'École des Mines, de 1849 à 1889 {A. M., 8* série, t. XVIII, p. 153) ; certaines analyses révèlent de petites quantités d'acide titanique. (**) Voir la carte au 1/50.000, feuilles de Philippeville, du djebel Filfila et de Jemmapes.