Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 76]

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Les filons de Messelmoun ont été . découverts en 1859 ; ils ont été l'objet, en 1864 et 1865, de quelques travaux restés entièrement au voisinage de la surface ; leur exploration n'a véritablement été commencée qu'en 1875 ; leur concession a été accordée le 26 août 1878 ; les travaux d'aménagement et d'abatage ont été suspendus en 1881, après une production totale de 26 à 27.000 tonnes. Le concessionnaire ayant été déchu de ses droits, la mine a été vendue le 22 juin 1910. 2° Région du Chéliff. — Cette région est la partie de la vallée du Chéliff comprise entre Orléansville et Affreville. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA RÉGION. ■— « La vallée du Chéliff occupe le fond d'un synclinal miocène et pliocène, dans lequel la zone alluviale a empiété sur les assises du versant Sud, qu'elle a ravinées plus facilement à cause de leur faible inclinaison par rapport au relèvement plus accusé du Dahra. Les zones alluviales y sont étranglées en deux points sous l'influence de barrages naturels formés le premier par les collines calcaires des Beni Rached, le second par les schistes du Douï. Il en résulte que la vallée se divise en trois parties qui sont la plaine d'Inkermann et d' Orléansville, la plaine des Attafs, la plaine d'Affreville et du Djetidel (*) », et . c'est de la seconde qu'il s'agit ici. Elle est bordée au Sud par des chaînons où se font jour des schistes analogues à ceux des Traras et de la Chifi'a et des calcaires massifs. Vers l'Est, le grand massif du Douï la ferme que le Chéliff traverse en formant un grand coude ; il est principalement constitué par les schistes dont je viens de parler, à la (*) A. BERNARD et E. FICHEUR, les Régions naturelles de l'Algérie (Annales de géographie, t. IX, 1902, p. 242). Voir aussi les cartes géologiques au 1/50.000, feuilles de l'Oued Fodda et de Garnot, par M. A. Brives, et de Miliana, par M. L. Gentil.

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partie supérieure desquels des bancs de quartzites s'intercalent ; des poudingues à galets de quartz, des grès grossiers, des schistes violacés et des calcaires en général à gros bancs y forment des îlots. Si à la base de ces dernières assises on a trouvé un Phylloceras spécifiquement indéterminable, tout document paléontologique manque jusqu'ici pour appuyer le classement admis des schistes et des quartzites de la Chiffa et du Douï dans le silurien, des poudingues, des grès et des schistes violacés dans le permien. Quant aux calcaires, ils sont probablement liasiques. MODE DE GISEMENT. — Presque tous les îlots calcaires de cette région sont plus ou moins complètement transformés en hématite et on y rencontre les types habituels d'amas irréguliers, de lentilles liées à des fractures, de couches au milieu des assises calcaires ou au contact des terrains sous-jacents. NATURE DES MINERAIS ET DES GANGUES. — Les minerais du lias de la vallée du Chéliff sont, moins que les autres de même gisement, dépourvus de substances nuisibles ; dans certaines parties des principaux amas le phosphore, l'arsenic, le soufre et la silice présentent des teneurs assez élevées pour gêner l'exploitant, malgré la richesse des produits ; ceux-ci sont peu manganésifères ; cependant, à Rouïna, on a rencontré des poches peu volumineuses de minerai renfermant jusqu'à 30 p. 100 de manganèse. Le cuivre gris, la malachite et l'azurite qui l'accompagnent toujours sont les seules espèces minérales qu'il y ait lieu de citer à côté de l'hématite, delalimonite et de la sidérose; cette dernière, d'ailleurs, est rare. Les gangues principales sont ou du calcaire ou de l'argile; la silice parfois forme de minces lits dans le minerai ; la barytine est peu fréquente. Je donne ci-dessous six analyses des produits des deux principales exploitations.