Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 244]

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NOTICE HISTORIQUE

M. B'rock fut le premier directeur de la société anonyme, mais il ne conserva pas longtemps ce poste ; il fut remplacé, en novembre 1881, par M. Charles Eloy, qui était l'ingénieur de la mine depuis plus de quinze ans. Les ingénieurs chargés de la direction effective des travaux se succédèrent tout d'abord avec une rapidité singulière. De 1837 à 1855, l'exploitation avait été dirigée , par M. Hunt et par M. Lukis, son gendre, avec la collaboration du captain Thomson, d'abord, puis du captain Wellington. A l'origine de la gérance de M. Aristide Couannier, la direction des travaux fut confiée, pendant deux ou trois mois seulement, à un ingénieur allemand,' , M. Langeld, puis à M. Boudehen, qui avait été sousdirecteur des mines de Poullaouen et qui fut, de 1855 à 1858, le véritable organisateur de l'affaire. Après son départ, on vit passer successivement MM. Richard (18581860), Simonnet (trois mois en 1860), Bronne (1860-1862), Simonnet (1863), Lamy (1864), Laforce (1865-1866). Enfin, en novembre 1866, M. Charles Eloy prit la direction des travaux qu'il ne devait quitter que pour prendre celle de la société, au moment de sa transformation en société anonyme. C'est à lui que revient le mérite d'avoir, par son infatigable activité et sa prévoyance de l'avenir, donné à la mine do Pontpéan le développement que comportait l'importance du gîte. Les débuts de l'exploitation, de 1852 k 1855, furent des plus pénibles, à raison non seulement du peu de ressources dont disposait la'société, mais aussi de l'insuffisance, au point de vue technique, des administrateurs et du personnel dirigeant, insuffisance dont on a vu quelques exemples caractéristiques. L'affaire put vivre néanmoins, grâce à la découverte, dans les anciens travaux de la région Nord, d'une assez grande quantité de blende fibreuse, riche en argent, que les anciens exploitants avaient abandonnée sur place, faute de pouvoir en tirer un parti quelconque. On

SUR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPÉAN

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découvrit même, entre le puits de la Nouvelle-Mine et le puits Saint-Joseph, des veines de galène qui avaient dû être négligées au cours des incidents qui accompagnèrent la liquidation de la société Danycan. La remise en état des niveaux supérieurs avait été lente et pénible parce que, dans cette région, les travaux anciens avaient été complètement écrasés par la poussée du terrain tertiaire. Le douzième niveau, au contraire, fut retrouvé intact ou peu s'en faut, parce qu'il avait été tracé dans les schistes du mur, suivant la méthode qui a été suivie d'une manière presque constante pendant la période moderne de l'exploitation. On n'eut guère qu'à enlever les boues qui le remplissaient pour pouvoir descendre dans les bures qui, au xvm e siècle, avaient servi à effectuer les dernières explorations en profondeur, à la fin de la troisième période de travaux ; on y trouva le filon avec une assez belle apparence. Vers le puits des Députés, par exemple, il présentait, d'après un procès-verbal de Durocher, en date du 21 novembre 1853, une puissance d'une dizaine de mètres ; il était formé d'une masse dioritique décomposée dans laquelle se ramifiaient des veines de galène lamelleuse avec blende et pyrite. En d'autres points, la minéralisation était beaucoup plus concentrée. En même temps qu'on relevait les voies principales de la mine en partant du groupe des puits du Nord et en se dirigeant vers le Sud, on procédait à -la réfection des puits de cette dernière région. Le puits des Députés fut remis en service en 1854, le puits Républicain en 1855. On a vu que le fonçage de ce dernier puits, commencé en 1794, avait été arrêté, vers la fin de 1796, à une profondeur qui semble avoir été réellement de 61 mètres, d'après une indication portée au crayon sur un ancien plan de la mine. Sa position avait été judicieusement choisie ; les nouveaux exploitants ne tardèrent pas à s'en rendre