Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 271]

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LES MINERAIS STRATIFORMES

DE LA CHAINE HERCYNIENNE

qu'industriellement cette teneur moyenne de 2 à 3 p. 100 de cuivre puisse se maintenir depuis un siècle. Ces minerais, bien qu'ils se présentent souvent au voisinage des affleurements sous une forme oxydée, sont, il est à peine besoin de le répéter, originairement des sulfures. On observe principalement des sulfures de cuivre argentifères : clialcopyrite dominante, phillipsite, cuivre gris et chalcosine (ces trois derniers minéraux n'étant peutêtre que le produit de cémentation de la pyrite) ; mais, en outre, on a assez fréquemment de la galène et delà pyrite, plus rarement de la blende, des arséniures de nickel et de cobalt, des combinaisons de manganèse, molybdène et sélénium. Suivant les points, l'un ou l'autre des métaux peut devenir plus abondant, et je dirai tout à l'heure que, le long de certaines fractures, on a eu des enrichissements en cobalt tout à fait particuliers. Cette métallisation, toujours faible, est distribuée dans la couche d'une façon qui passe pour assez constante industriellement et qui est néanmoins, lorsqu'on examine les choses de près, extrêmement irrégulière. Un appauvrissement général et très marqué se produit, en outre, quand on s'éloigne vers l'Est ou le Sud-Est, c'est-à-dire quand on s'écarte du massif ancien du Harz qui, dans toute hypothèse, paraît avoir été l'origine de cette imprégnation métallique. D'antre part, les schistes sont beaucoup plus pauvres dans la partie contournant l'anticlinal de Hornburg; la teneur descend alors à 1,5 de cuivre, ave^c la même proportion d'argent.

jaune orange au bleu violacé (clialcopyrite et phillipsite), au gris d'acier (chalcosine), au jaune clair (pyrite), au gris bleu (galène) suivant les points. En dehors de cette disposition, les minerais forment également de très fines interstratifications, semblant des traits à l'encre d'or tracés au tire-ligne sur la cassure noire du schiste, puis des enduits sur les cassures, ou encore des grains ou noyaux, généralement de peu de valeur pratique s'ils ne sont pas accompagnés de speise, mais néanmoins intéressants à signaler pour la théorie. ■ Cette métallisation ne porte pas partout exactement sur les mêmes couches, ce qui coïncide avec la difficulté que l'on éprouve tout naturellement à identifier les petits lits schisteux d'un bout à l'autre de cet immense .bassin.

Les caractères généraux de l'imprégnation sont les suivants. En- principe, dans les minerais riches, le sulfure métallique est très finement disséminé, comme pulvérisé, presque invisible sauf lorsqu'on fait miroiter la cassure au soleil, ce qui lui donne un aspect chatoyant. C'est ce qu'on appelle la speise (nourriture), dont la teinte varie du

Ainsi dans le district d'Hettstedt-Gerbstedt au N.-E., on a guère de minerai que dans les 7 ou 10 centimètres delà base (Lochen, Lochschale, Schieferkopf) . AEisleben, au centre, la métallisation, en même temps qu'elle s'enrichit, monte un peu plus haut, 'parfois jusqu'à la Kammschale (8 à 12 centimètres). A Sangerhausen (au SudOuest), on revient à peu près aux conditions d'Hettstedt. Parfois cependant, et surtout, parait-il, dans les zones anticlinales, la métallisation s'élève davantage, jusque dans les Dachklotz et Fâule, mais alors seulement à l'état de noyaux, résultat possible d'une remise en mouvement, presque jamais à l'état de speise (*). Au mur, au contraire, on voit se développer, dans le district de Sangerhausen, des minerais dits sableux (Sanderze), qui ont fini par former l'objet principal de l'exploitation. Ces sanderze contiennent parfois de 5 à 10 p. 100 (*) Poszepny (loc. cit., p. 166) attache une importance théorique à la présence accidentelle de petits grains de chalcosine dans le calcaire du toit. Il faudrait, avant tout, s'assurer si, là où le fait se présente, il n'y

  • pas eu remise en mouvement.