Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 176]

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ÉTDDE SUR LES MINERAIS DE FER SCANDINAVES

que sur des hauteurs peu supérieures à une centaine de mètres. La surface de 750.000 mètres carrés d'affleurements réduits en minerai se présentant dans les meilleures conditions et correspondant à 2.700.000 tonnes par mètre d'approfondissement vertical (avec 3,6 de densité), donnerait ainsi par chaque centaine de mètres, en supposant la constance en profondeur, 270 millions de tonnes de minerai brut; pour une profondeur de 300 mètres indiquée dans les premiers rapports comme possible, on aurait alors 800 millions de tonnes ; la plus grande partie qui serait à extraire souterrainement ne le serait vraisemblablement pas du reste dans des conditions économiques. Bien que le gisement du Sydvaranger soit connu depuis de longues années, ce ne fut guère qu'à partir de 1902 que l'on s'occupa de le reconnaître et de le mettre en valeur. En 1906, se fonda la Société du Sydvaranger, dans laquelle entrèrent des capitalistes suédois, anglais et allemands principalement ; une fois les reconnaissances préliminaires achevées, on résolut do créer de suite une grande exploitation avec ateliers d'enrichissement et de briquetage, que l'on prévoyait d'une production possible de 6 à 700.000 tonnes de slig et 100.000 tonnes de briquettes par an, mais avec limitation au début à 400.000 tonnes. Le port d'embarquement des minerais destinés à la vente est celui de Kirkenaes, à l'extrémité de la presqu'île, entre le Bokfjord et le Langenfjord ; ce fut là aussi que l'on installa les ateliers d'enrichissement et de briquetage, travaillant tous deux suivant les procédés Grondahl. Le premier champ d'exploitation minière envisagé et actuellement mis en oeuvre est celui de Bjornevand, distant de 8 kilomètres, que l'on a relié au port par une voie ferrée terminée en 1909; le premier train de minerai circula le 13 juillet 1910 et les premières expé-

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ditions de slig commencèrent dans l'été 1910 (*). L'abatage des minerais se fera normalement par trous de mine forés à l'air comprimé ; le minerai abattu sera chargé sur wagons par des pelles à vapeur capables de blocs de 4 tonnes ; les gradins de l'exploitation seront de 15 à 20 mètres, de façon à pouvoir faire de grands coups de mine comme à Kirunavara, dont on débitera ensuite les trop gros blocs produits, par des coups de mine secondaires; des wagons ont une capacité de 15 tonnes pour un poids mort de 6 et conduisent la roche minéralisée à un premier atelier de broyage sur place dégrossissant les matériaux avant leur chargement ultérieur sur les grands wagons du chemin de fer de Kirkenaes (15 tonnes de tare et 45 de charge utile). Cet atelier comprend un gigantesque concasseur de l'Allis Chalmer Company de Milwaukee (du type Gates avec cône central oscillant) pouvant passer des blocs de 6 X 3 X3 pieds, soit l m3 ,5, et les amener en morceaux passant dans un calibre de 6 pouces : il est actionné par un moteur de 185 chevaux et pèse 180 tonnes. Sa capacité est de 6 à 800 tonnes par heure. Une station centrale de 6.100 chevaux avec turbines de Laval à vapeur existe à Kirkenaes. Les premiers essais sur les minerais faits en Suède ont montré qu'il faudrait en moyenne 2', 3 de minerai brut pour faire une tonne de slig à 67 p. 100, le stérile, rejeté étant à 12 p. 100 environ et le minerai initial à 35-37 de fer utile; avec la densité du minerai de 3,5 à 3,7, on arrive ainsi par mètre cube de minerai brut à une capacité Q e 1.500 à 1.600 kilogrammes de slig. La production prévue de 700.000 tonnes maximum de ce dernier produit correspondrait à unabatage de 450.000 mètres cubes de roche minéralisée ou 500.000 de roche brute. H faut du reste signaler qu'un certain nombre d'essais (*) Extraction en 1910, 80.000 tonnes de minéralisé: expéditions, '•500 de sligs, 2.500 de briquettes. Tome XIX, 1911.

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