Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 259]

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LES GISEMENTS AURIFERES

Depuis quelque temps, le directeur de l'Andavakoera, M. Fouque, note les productions de chaque localité, ainsi que l'importance de fouilles correspondantes ; mais ses observations ne remontent pas à une date assez lointaine et ne sont pas assez nombreuses encore pour qu'il soit possible d'en tirer une conclusion. Le principal élément d'appréciation consiste dans les chiffres de production indiqués dans le tableau annexé au présent mémoire (voir Pl. XI). Les différences dans la production mensuelle proviennent moins des variations du nombre d'ouvriers suivant les saisons que de l'irrégularité des gîtes . Ainsi , en j an vier 1909, en pleine saison pluvieuse, l'extraction s'élève à 247 kB ,678 et tombe à 48 te ,428 en juillet, c'est-à-dire pendant le meilleur mois de l'année sous le rapport climatologique. Depuis 1908, le nombre des ouvriers a oscillé autour de 5.000 ; un point bas qui représente un écart de 1.000 environ se constate pendant la saison des pluies. Au l 01' avril 1910 (fin de la saison des pluies, qui commence en novembre ou décembre), l'effectif était exactement de 3.207hommes, 655 femmes et 298 enfants : au total, 4.160 travailleurs. On peut admettre une moyenne de 4.800 ouvriers travaillant 300 jours par an; la durée de la journée de travail esttrès variable, en raison du système forfaitaire qui fait des concessionnaires moins des exploitants que des acheteurs d'or ; on ne s'écarte pas trop de la vérité en la fixant à sept heures par jour en moyenne. Le chiffre annuel de journées de travail ressort ainsi 1 4.800x300 = 1 .440.000, correspondant à une production (pour 1909) de 1.277.890 grammes d'or, dont la valeur brute est de 2fr , 40 le gramme environ, soit, au total, 3 .066 .936 francs.

DU NORD DE MADAGASCAR

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La valeurmoyenne de la quantité d'or extraite par jour', , 3.066.936 ,., née d ouvrier est donc de , , ,» = or 2fr ,13. 1 .440.000 Ce chiffre est instructif pour quiconque envisagerait le paiement à la journée avec le mode d'exploitation actuel, ■et j'ai déjà dit que ce mode d'exploitation me paraît le seul pratique pour le moment, à cause delà connaissance insuffisante que l'on possède du gisement. J'ajouterai qu'aucune main-d'œuvre ne saurait présenter plus d'aptitude et d'endurance au travail que l'An taimo.ro. Malgré le faible rendement par journée d'ouvrier, l'exploitation est assez rémunératrice par suite du bon marché de la main-d'œuvre indigène ; avec le système d'achat de l'or à raison de 1 franc le gramme, prix auquel il faut ajouter la taxe de 7 0/0 ad valorem, la commission (3 0/0) ■du Comptoir d'escompte, par l'intermédiaire duquel se fait la réalisation, les appointements du personnel européen (une soixantaine de mille francs par an), l'amortissement des installations qui, à l'exception de l'usiné de Betsiaka, ne sont pas importantes et les frais généraux divers qu'il m'est difficile de chiffrer, l'écart entre le prix de vente •et le prix de revient représente un assez joli bénéfice. En ce qui concerne plus spécialement les mines de l'Anuavakoera, j'ai exposé de mon mieux la consistance des gisements, les travaux exécutés et les conditions du travail. D'après cet exposé, je laisse au lecteur le soin de conclure... s'il le peut. Un fait, cependant, domine tous les autres : c'est que, sur une superficie d'environ 10.000 hectares (périmètre de recherche et d'exploitation, non entièrement reconnu)! on a extrait, d'août 1906 au 30 avril 1910, 3.043.957 grammes d'or avec une main-d'œuvre abondante, certes, mais à peu près dépourvue de direction technique.