Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 63]

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LES GISEMENTS METALLIFERES DE L'ALGERIE

longueur et se ferment rapidement en profondeur; il en est ainsi dans les quartiers des Ouled Ayad et de Kef et Afsa, à l'Est, du grand amas du Kef Semah et dans la région de Dakla (67). Au contraire certains gîtes de cette nature semblent plus intéressants [gîte Sud du Kef Semah ou du bloc de fer, gîte Nord d'Aïn Hamra(*)]. Vers la pointe Nord-Ouest du djebel Anini, c'est-à-dire à proximité du village (YAin Roua (68), la smithsonite se présente dans les conditions suivantes : elle forme une couche irrégulière entre les calcaires cénomaniens et lesmarnes sénoniennes redressés presque jusqu'à la verticale (je ne crois pas en effet que, en ce point, il y ait contact par faille entre le crétacé moyen et le crétacé supérieur). La masse minérale est étudiée sur une longueur de 100 mètres et une hauteur de 50 ; son épaisseur utile est variable; elle a, par endroits, atteint 5 mètres. Enfin, il me reste à signaler que, à l'Est du djebel Anini, autour du village d'Aïn Abessa (69), on a découvert et exploré, mais sans succès, de très nombreuses et étroites veinules de carbonate de zinc dirigées en tout sens dans les marnes du sénonien. Quatre concessions de mines portent sur le massif du Guergour qui, en fait, ont toujours été et sont encore entre les mêmes mains; leur exploitation, conduite d'abord peu activement, tend, depuis 1906, à se développer. La production moyenne des trois dernières années a atteint 7.737 tonnes alors qu'auparavant elle avait oscillé entre 900 et 4.800 tonnes (**); les produits obtenus sont, pour la plupart des chantiers, assez riches; on peut leur attribuer une teneur moyenne de 48 p. 100 après (*) Sur le plateau du djebel Anini, des fractures plus larges sont comblées par de l'hématite à haute teneur, qui renferme toujours un peu de zinc et un peu de plomb. Ces gîtes de fer ontété explorés en 1 872-1818(**) Moyenne delà période 1899-1905: 2.806 tonnes.

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calcination. Jusqu'ici on ne s'était soucié que d'utiliser les minerais en roche mais une laverie va être édifiée afin de tirer parti des menus que l'on a déjà extraits en assez grande quantité (sans doute près de 50.000 tonnes) et qui titrent environ 22 p. 100. 4° Hautes plaines de Sétif. — Leshautes plainesde Sétif, dont l'altitude ne descend guère au-dessous de 800 mètres, constituent une région dans laquelle les rides montagneuses, serrées vers l'Ouest et vers l'Est, sont, dans le sens transversal, plus éloignées l'une de l'autre et séparées par des zones à peu près planes; celles-ci étaient, à l'époque pliocène, des dépressions qu'ont comblées des dépôts lacustres et alluvionnaires et qui, sous la forme des chotts, subsistent encore partiellement; aussi bien, peut-être serait-il logique, à l'inverse de ce qu'ont fait MM. A. Bernard et E. Ficheur, de réunir les bassins de toutes ces nappes d'eau salée aux plateaux sétifiens. En respectant la distinction faite par les auteurs que je suis, la région dont il s'agit a pour limites naturelles, au Nord, la chaîne des Biban que prolongent les monts du Ferdjioua et de Constantine ; au Sud, la chaîne du Hodna, puis les contreforts septentrionaux de celle du Bellezma. Vers l'Ouest et vers l'Est, se manifeste simplement une diminution de large"ur du haut plateau, par suite du rapprochement des massifs montagneux. Au travers des plaines, courent deux chaînes OuestEst, dont les sommets les plus élevés dominent de plus de 500 mètres la contrée environnante : au Nord, la première ligne est formée de tronçons séparés les uns des autres et qui, de l'Ouest à l'Est, sont les djebel Z'dim, Youssef, Brao, Tenoutit, Taouielt et Metman; la « deuxième ride, également démantelée, s'aligne au Sud parallèlement à la précédente, mais elle est mieux conservée, avec les masses puissantes de calcaire dolomitique qui constituent le Rokbet el Djemel, le Belgrour,