Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 273]

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EXPÉRIENCES EXÉCUTÉES POUR L'ÉTUDE DES EXPLOSIFS

Grisoutine-couche au salpêtre. NUMÉRO

NUMÉRO

DATE

d'ordre du tableau

de l'essai

de l'essai

TENEUR

p. 100 7,2 7,6 7,7 8,2 9,0

3 4 5 6

759 761 757 755 753 751

17- 11-09 18- 11-09 17-11-09 • 150 gr. 11-11-09 11-11-09 9-11-09

7 8 9

767 763 769

19-11-09) 18- 11-09 200 gr. ) 19- 11-091 | i

10 11 12 13 14

778 771 765 782 780

ll-12-09\ \ 20-11-09/ 18-11-09) 300 gr. { 11-12-09 ' 11-12-09,1

1

1

RÉSULTATS :

[ z= Inflammation en formène N = Non-inflamm.

CHARGE

y

8,* 8,9 9,0 „ .

7,5 8,3 8,5 8,9 9,0

OBSERVATIONS

N N N I N I N N I I N I I

I

Voici maintenant les conclusions auxquelles on est conduit relativement à la sécurité des grisoutines en présence du grisou. Les essais de grisoutines-roche, avec ou sans salpêtre, au mortier de 40 millimètres, ont fait ressortir l'influence favorable du salpêtre. Grâce à ce sel, la probabilité d'inflammation n'est encore que de 50 p. 100 à la charge de 300 grammes, alors que la grisoutine ordinaire donne deux inflammations sur deux essais à la charge de 200 grammes, et une probabilité d'inflammation de 50 p. 100 à la charge de 150 grammes seulement. Les essais des mêmes grisoutines au mortier de 55 n'ont pu mettre en évidence l'influence du salpêtre, car, pour les deux explosifs comparés, il y avait inflammation de grisou à la charge de 50 grammes, la plus faible qui ait été essayée (*). L'influence du salpêtre s'est montrée tout à fait remarquable pour les grisoutines-couche lorsqu'on les a essayées (*) Cette facilité d'inflammation est probablement attribuable a une altération des cartouches, analogue à celle que nous avons constatée pour la grisoutine-couche.

CONTENANT DES SELS ALCALINS

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au mortier de 40. La grisoutine ordinaire a enflammé le grisou à la charge de 200 grammes ; la grisoutine avec salpêtre ne l'a pas enflammé à la charge de 400 grammes, la plus élevée que pût contenir le mortier. Les essais de grisoutine-couche au mortier de 55 ont donné des résultats beaucoup moins nets. À la vérité, il n'y a pas lieu de tenir autrement compte des premiers essais, si ce n'est à titre d'indication relativement à la diminution de sécurité qu'apporte éventuellement l'altération des cartouches par l'humidité. Mais la seconde série d'essais, effectuée sur des cartouches saines, n'a pas révélé de différence systématique dans les résultats, selon que l'explosif contenait ou ne contenait pas de salpêtre. D'une manière générale, on peut conclure que, suivant le mode d'essai, l'addition de 5 unités de salpêtre dans les grisoutines-roche ou couche a été, soit indifférente, soit très nettement favorable, au point de vue de la sécurité en présence du grisou. Les essais au mortier, dont nous venons de rendre compte, mettent en évidence deux faits importants : d'une part, l'influence des sels alcalins, d'autre part, la faible valeur des charges limites dont nous allons dire tout de suite un mot. Il est certain que la valeur absolue des chargeslimites dépend essentiellement des conditions d'expérimentation et que de nombreuses variables expérimentales peuvent les modifier dans des limites très étendues. Le risque d'inflammation dans les essais au mortier, tels que nous les avons pratiqués, est beaucoup plus élevé que dans la pratique des mines, même dans le cas, d'ailleurs exceptionnel et particulièrement défavorable, d'un coup de mine débourrant. Nous avons vérifié, en effet, avec la grisoutine-couche, qu'en réalisant au mortier le coup de