Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 243]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

480

NOTE SDR LA FABRICATION ÉLECTROLYTIQUE

relativement élevée, qui rendrait difficile son traitement à l'état isolé. La cryolithe fond à 1.000°, d'après Francis-R. Pyne [The Minerai Industry, t. XV, p. 19), à 850°, d'après Ch. Hall ; le premier chiffre paraît plus vraisemblable que le deuxième. Au moment de la fusion, la densité de la cryolithe s'abaisse de 2,92 à 2,08, celle de l'aluminium de 2,66 à 2,54. Les chiffres ci-dessus ont une importance considérable pour la métallurgie électrique de l'aluminium; ils montrent que l'aluminium, moins dense que la cryolithe solide, ira néanmoins se réunir au fond d'un bain liquide constitué par cette substance. Cette propriété importante de la cryolithe ne disparaît ' pas par l'effet de la dissolution d'une certaine quantité d'alumine. C'est ce qui résulte des chiffres suivants, dus à J.-W. Richards. Densités

Cryolithe (Al 2 Fl 3 ,6NaFl') — saturée d'alumine. Mélange Al 2 Fl 6 ,2NaFI — saturé d'alumine. . .

à l'état liquide

à l'état solide

2,08 2,33 1,97 2,14

2,92 2,90 2,96 2,98

D'après Francis-R. Pyne (loc. cit.), l'addition de quantités croissantes d'alumine abaisse d'abord le point de fusion du bain et le relève ensuite, dans des conditions indiquées au tableau ci-dessous : Cryolithe

100 97 96 9b 94 93 92 90

m 80

Alumine

0 3 4 5 6 7 8 10 15 20

"Point de fusion

1 000° 974 960 915 960 982 992 980 994 1015

c.

DE L'ALDMINIDM

481

Il semble résulter des chiffres ci-dessus l'existence de deux maximums de fusibilité correspondant aux teneurs de 5 et de 10 p. 100 d'alumine ; mais le deuxième est si peu caractérisé qu'on peut avoir quelques doutes sur son existence. On n'a pas de données précises sur l'influence exercée par une proportion d'alumine supérieure à 20 p. 1000, mais il semble qu'avec un dosage plus élevé, le bain devienne franchement pâteux aux températures usuelles de travail. On peut obtenir des mélanges notablement plus fusibles que la cryolithe, en ajoutant à celle-ci soit du fluorure d'aluminium, soit du fluorure de calcium, soit une certaine proportion des deux fluorures simultanément. Cette dernière formule a été brevetée par Ch. -M. Hall; elle permet d'abaisser le point de fusion jusque vers 800°. Le mélange de Hall dissout l'alumine en proportion plus forte, paraît-il, que ne le fait la cryolithe pure. L'addition de chlorures alcalins permettrait d'abaisser le point de fusion encore davantage, jusque vers 700° environ ; mais elle présente l'inconvénient de donner des bains de composition instable, à raison de la volatilisation rapide des chlorures employés. Les tentatives faites en vue de produire industriellement l'aluminium par l'électrolyse de son fluorure se divisent en deux catégories : les unes ont été effectuées avec intervention d'une source extérieure de chaleur pour maintenir le bain à l'état liquide; les autres l'ont été en utilisant l'énergie électrique pour obtenir le même résultat. Procédé Minet-Bernard. — Dans la première catégorie, les plus importantes et celles sur lesquelles il nous est resté les données les plus précises, sont celles de MM. Minet et Bernard frères, remontant à la période 1888-1889. Elles ont eu pour objet l'électrolyse de mélanges où entraient du fluorure d'aluminium, du chlorure