Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 170]

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services accessoires. Cette sujétion entraîne de gros frais d'installations de la centrale, d'où un amortissement important à imputer sur les frais d'exploitation de la machine, et les génératrices pendant leur marche à vide, par suite.de frottements divers, nécessitent encore une dépense d'énergie qui fait baisser le rendement de l'installation électrique ; à Preussen, ce rendement serait, d'après M. Habets, de 0,473 avec une consommation de i^fiQ par cheval utile développé. L'on pourrait, peut-être, arriver à étaler l'à-coup si le réseau polyphasé contenait d'autres moteurs asynchrones : la machine de la centrale ralentissant par suite de l'à-coup de l'extraction, les moteurs du réseau auraient un glissement négatif et deviendraient générateurs. Le réglage de la vitesse de la machine d'extraction prête aussi à de nombreuses critiques. La seule manière d'obtenir au démarrage un couple suffisant est d'introi duire dans les circuits du rotor des résistances. Mais il se perd dans ces résistances une énergie considérable, et cette perte se reproduit chaque fois que l'on est amené, pour une raison ou pour une autre, à diminuer la vitesse du moteur, c'est-à-dire chaque fois qu'on n'est pas ea régime normal ; il faut donc éviter avec ce système les manœuvres aux recettes et les recettes intermédiaires. Cette perte d'énergie dépend, d'ailleurs, de l'habileté du mécanicien, du temps qu'il emploiera à mettre sa machine en pleine vitesse et à l'arrêter ; certains appareils permettent pourtant d'éviter ce dernier inconvénient. Enfin, au point de vue sécurité d'exploitation, ce système est également bien inférieur aux autres. La vitesse du moteur ne dépend pas seulement de la position du levier de manœuvre, comme dans toutes les applications du système Léonard, mais également des charges appliquées au moteur. Par exemple, pendant la descente des hommes dans le

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puits, le moteur peut être entraîné par la cage descendante, si, accoutumé à diminuer la vitesse en introduisant des résistances dans le rotor, le mécanicien agit encore dans ce cas de même, la vitesse du moteur peut atteindre le double de sa valeur normale, d'où accidents à redouter ; il est nécessaire avec ces moteurs de régler d'abord la vitesse avec les freins, puis de manœuvrer avec précaution les résistances pour obtenir la vitesse de régime. Enfin il y a pour l'accouplement direct du moteur avec l'arbre de la poulie Kœpe ou du trommel une difficulté technique ; il est en effet à peu près impossible de réaliser des moteurs asynchrones d'une force d'au moins 100 chevaux, tournant assez lentement avec la période de 50, qui est celle souvent adoptée dans les centrales de mines, en Allemagne du moins. Il faut, pourpouvoir accoupler directement le moteur, ne pas dépasser la fréquence de 25, qui est celle adoptée à Preussen. Il y a évidemment de grands inconvénients à adopter une transmission par engrenages, au point de vue perte de puissance et au point de vue sécurité. Pour toutes ces raisons, le système brutal du moteur triphasé branché sur le réseau s'est peu répandu dans les grandes installations. Il est assez employé, en raison de sa simplicité, pour les treuils ou les petites machines d'extraction souterraines, car les inconvénients d'à-coups sur la centrale sont très atténués par suite de la faible puissance des moteurs et du grand nombre de moteurs alimentés par la centrale. Il est bon, en terminant ce qui a rapport aux moteurs polyphasés, de signaler le dispositif Neiv, en essai actuellement, qui permet d'étaler l'à-coup sur la centrale. Deux moteurs polyphasés M,, M,, l'un à 2 p pôles, l'autre à 2 p' pôles (p < p) sont calés sur le même arbre qu'un volant (fig. 1).