Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 247]

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NOTICE SUR LÉON MOISSENET

NOTICE SUR

LÉON INSPECTEUR

MOISSENET GÉNÉRAL HONORAIRE

DES

MINES

Par M. Jules MIGAUD, Ingénieur Civil des Mines.

Le 2 février 1906 s'éteignait à Chaumont (Haute-Marne) , douze ans et demi après avoir pris sa retraite, un savant aussi distingué que modeste, M. Moissenet, Inspecteur général honoraire au Corps des Mines, dont nous fûmes l'élève à l'Ecole nationale des Mines, avec toute une génération d'ingénieurs. C'est à ce titre que nous voudrions rappeler aux lecteurs sa vie et ses travaux. Moissenet, Léon-Vivant, naquit le 2 août 1831 à Chalon-sur-Saône. L'éducation, les conseils, les leçons qu'il reçut de ses parents et de ses grands-parents contribuèrent à former l'esprit ouvert et l'âme forte qui lecaractérisèrent. En même temps que de bonnes études au collège deChalon-sur-Saône, ses parents lui firent faire les travaux;, pratiques les plus variés. H eut son établi, son tour; il apprit la vannerie et l'art du potier ; il suivit les cours dedessin et de coupe de pierre institués par la ville et y exécuta le « chef-d'œuvre » traditionnel. Pendant ses vacances, on lui faisait conduire des tombereaux ou tirer des coups de mine dans les carrières souterraines degypse de son grand-père. Moissenet apprit ainsi à connaître la matière en même temps que la science pure, à regarder et à voir dans la

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nature, et à allier la théorie qui crée avec une pratique apte à réfréner les abus de la théorie. C'est ainsi préparé que, reçu 62" à l'Ecole Polytechnique, et sorti 17 e de cette école, avec le 6 e rang dans le Service des Mines, il fut classé 1 er aux examens de passage à la 2e classe d'élève ingénieur, et conserva ce rang pendant tout le reste de son séjour à l'Ecole, ainsi qu'à la sortie. Cette circonstance lui valut d'être attaché, par arrêté du 14 mai 1856, au secrétariat du Conseil général des Mines et au Bureau d'Essai de l'Ecole des Mines. En même temps, il était chargé du cours préparatoire de chimie générale. Il conserva les deux dernières de ces occupations, cours et bureau d'essais, quand il fut nommé Ingénieur ordinaire de 3 e classe, le 10 janvier 1857. Grâce à cette situation, il put obtenir des missions d'études pendant les vacances annuelles de l'Ecole. Il préféra à l'Allemagne les régions minières de l'Angleterre, peu fréquentées jusqu'alors par les ingénieurs français. Au cours des voyages qu'il fit en Angleterre et en Ecosse en 1855, dans le Cornwall et le Devonshire en 1857, 1858 et 1865, dans le pays de Galles et dans l'Irlande en 1862, et malgré deux graves accidents, l'un de voiture, près de Caernarvon, en 1860, l'autre qui faillit lui coûter la vie, au Man Engine de Devon Great Consols, en 1865, il apprit à connaître les mines métalliques. Il s'attacha à y vérifier l'application de la théorie des systèmes de montagnes de son professeur Elie de Beaumont, et il étudia d'une manière approfondie l'exploitation des mines et la préparation mécanique des minerais. L'abondante moisson de renseignements rapportés par Moissenet se traduisit par la rédaction des mémoires suivants, qui furent publiés dans les Annales des Mines : Métallurgie. — Notice sur le traitement de la galène au four