Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 202]

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LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

LA MÉTALLOGÉNIE DE L'ASIE RUSSE

partout où de semblables roches à épidote et grenat se présentent en connexion avec des roches éruptives dont elles accusent l'action métamorphique, il y a lieu d'y voir la transformation de bancs calcaires, dont, en effet, les affleurements existent immédiatement au Sud des travaux sous la forme de pointements isolés et s'accentuent vers le Sud à la mine de Mednoroudiansk, où nous allons voir leur rôle nettement en évidence. Les derniers travaux de M. Iakovlev ont fait reconnaître un anticlinal isoclinal de dévonien avec des bancs calcaires, auxquels la plupart des gîtes de fer sont associés. Au contact du magma syénitique avec les calcaires, la syénite s'appauvrit en amphibole et la roche augitogrenatifère apparaît, puis les minerais. Nous trouvons, d'ailleurs, intercalés entre les bancs de porphyre, des lits de minerais à apparence stratifiée plongeant tous vers l'Est ou le Sud-Est ; ce qui, comme nous l'avons déjà remarqué pour les gîtes précédents, représente, suivant toute vraisemblance, la disposition des anciens terrains sédimentaires, au milieu desquels ont dû s'introduire les roches éruptives, avec formation de minerais connexes aux dépens de calcaires altérés. L'analogie est donc très grande avec le mont Blagodat et Troïtsk, où nous avons rencontré de même ces sortes dé lits, et le cas de Troïtsk, où les terrains sédimentaires subsistent, seulement transformés en cornéennes, peut aider à comprendre les autres, où ces sédiments ont plus complètement disparu. On retrouve, en outre, ici les traces d'accidents mécaniques postérieurs à la formation du minerai, les failles que nous avons déjà eu à signaler dans les gisements précédents. Le minerai est de la magnétite, avec association de martite (c'est-à-dire de ce sesquioxyde à forme cristalline de "magnétite qui, suivant toute vraisemblance, est une simple pseudomorphose de magnétite en sesquioxyde

par altération superficielle). Cette oxydation, dont nous allons voir le paroxysme à Mednoroudiansk, contribue à rendre le minerai friable et facilement réductible au haut fourneau. Sa teneur est d'environ 65 p. 100. Un peu de zinc y est associé en franklinite ; et l'on y trouve aussi du cobalt avec du manganèse qui, en s'oxydant, ont formé de la rabdionite. Le soufre et le phosphore sont très irrégulièrement répartis, l'un à l'état de pyrite cuivreuse, l'autre en apatite, et, naturellement, ce sont surtout les minerais où ces impuretés manquent que l'on a exploités ■et, par suite, décrits. L'altération superficielle a beaucoup contribué à cette épuration. Néanmoins, dans le quartier de Revdinsk, on a jusqu'à 0,75 p. 100 de soufre et à peu près autant d'acide phosphorique. Nous parlerons bientôt d'un gisement voisin à Lébiéjaya (ou Lébiajinsk), où Tapatite devient visible et souvent très abondante. Le vanadium accompagne, comme d'habitude, le phosphore. Il faut noter encore, entre le mont Vissokaya et Mednoroudiansk, un minerai exploité pour cuivre, qui est une magnétite avec 2 p. 100 de cuivre en pyrite et 0,77 d'acide phosphorique en apatite, et qui paraît correspondre à un type résiduel de ce que pouvait être une partie importante de ces minerais de Taguilsk avant leur altération. Les gisements voisins vont nous aider à comprendre cette métallogénie. Par exemple, la mine Lébiéjaya, à environ 5 kilomètres Nord du mont Vissokaya, nous montre un gisement de magnétite analogue et également encaissé dans la microsyénite, mais qui, contrairement au premier, est industriellement déprécié par l'abondance du cuivre et du phosphore. Tout à côté, la mine Ivanov est un véritable gîte de ■cuivre. La présence du cuivre prouve seulement la connexion des deux métaux, qui est très générale dans l'Oural et qui se retrouve dans tous les gisements analogues (Scandinavie, etc.), traduite, soit par l'association de la Tome XV, 1909.

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