Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 219]

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LES GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DE LA LAPONIE SUÉDOISE

du minerai rendu, il faudrait ajouter le prix de vente à la mine qui, aux conditions actuelles, se tiendrait aux environs de 6 couronnes, donc 22 fr. 38 ou 19 fr. 08 ; ce sont là des prix très élevés pour des usines ayant dans leur proximité immédiate des mines particulières à minerais riches. Pour les usines suédoises existantes, il faut d'ailleurs penser que, pour les minerais A leur convenant, il faudrait faire appel à ceux de Kirunavara à elles réservésou aux minerais courants de Gellivare déphosphorés. Si elles voulaient utiliser directement les autres catégories, de minerais, il leur faudrait se transformer pour toutessauf Domnarfvet qui fait de l'acier Thomas ; mieux vaudrait alors créer. De ce qui précède nous voyons clairement que le transport par mer est plus économique et qu'à cause du désavantage résultant de la suspension du trafic en hiver sur la Baltique, l'usine à créer dans la région libre de glaces près de Gôteborg devrait plutôt consommer du minerai de Kirunavara. Le fret total pourrait être estimé ainsi : Kirunavara-Narvik et droits de port Chargement à Narvik Narvik-Goteborg Déchargement

3 kr ,45 0 ,25 4 ,05 0 ,40

soit 8 kr ,15 (11 fr. 33). Le fret total précédent montre d'ailleurs une situation peu favorable pour Gôteborg ; les divers frets de Narvik sont en effet : Narvik-Steltin — Middlesborough — Cardiff — Rotterdam

4 kr , 50 ou en francs 4 ,05 — 4 ,50 — 4 ,50 —

6,25 5,60 6,25 6,25

et les trois derniers points sont favorablement situés au

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point de vue du charbon trouvé sur place ou à faible distance. Ce serait donc plutôt à Narvik qu'à Gôteborg que devrait être placée, dans la péninsule Scandinave, une usine à produits d'exportation ; mais Narvik est en Norvège, et la condition d'utilisation en Suède n'existe plus. Une dernière hypothèse resterait à considérer : celle d'une usine à Kirunavara même ; on trouverait dans la région les additions siliceuses nécessaires aux minerais riches en phosphore ; on pourrait faire des mélanges appropriés des diverses catégories ; mais le climat est rude en hiver, le recrutement du personnel difficile, et les produits seraient toujours à transporter à Narvik pour s'embarquer, de même que le combustible nécessaire serait à amener de ce port. Avec la haute teneur des minerais, il serait d'ailleurs plus rationnel d'établir l'usine à Narvik qu'à Kiruna ; mais Narvik, encore une fois, est en Norvège et ne réalise plus les conditions d'une usine en Suède. /

De tout ceci résulte l'impression qu'à moins de modifications économiques profondes, les quantités des minerais lapons consommés en Suède seront toujours faibles et se borneront probablement à une partie du tonnage extrait à Tuolluvara par une Société de métallurgistes suédois et aux minerais de Gellivare consommés à Luleâ, dans une usine qui, à cause' de la période hivernale, nécessitera, si on veut la développer beaucoup, des immobilisations de capitaux très importantes, ou dans des hauts fourneaux sur la côte même de la Baltique et existant déjà, comme ceux de Herriing où ils servent et serviront d'appoint. — La création d'usines métallurgiques sur la côte norvégienne est possible, et le contrat de 1908 de la L.K.A. avec l'État norvégien, prévoit que 10 p. 100 des quantités reçues à Narvik devront être mises, en cas de nécessité, a la disposition d'usines en territoire norvégien; mais